Paris Images rencontre Eric Gautier, AFC
Vous avez travaillé avec Hirokazu Kore-eda sur La Vérité. Comment se déroule un tournage avec un réalisateur donc vous ne partagez pas la langue ?
Eric Gautier : J’avais déjà travaillé avec le réalisateur asiatique Jia Zhangke, mais ce dernier parlait un peu anglais, une traductrice était donc présente quand nous avions besoin d’aborder des sujets plus pointus. Mais Kore-eda, lui, ne parle ni français ni anglais. Donc c’est vrai que pour communiquer nous avions mis en place une sorte de langage des signes bien à nous et parfois une traductrice intervenait. C’est vrai que j’aime moins quand il y a un intermédiaire entre le cinéaste et moi. Nous arrivions relativement bien à nous comprendre, notamment parce que je connais bien son cinéma et que, lui, s’il m’a choisi, c’est aussi parce qu’il connaît mon travail. Je lui avais demandé quand même des petits dessins pour comprendre vraiment les angles, quelles émotions il souhaitait filmer. C’était assez simple, dessiné de façon presque écolière avec de l’aquarelle, c’était vraiment charmant et très utile. Ce tournage fut un peu comme un morceau de jazz : il y a une partition mais on improvise dessus. Et finalement, on arrive à se comprendre. Vous savez, il y a des réalisateurs français qui peuvent me parler pendant une demi-heure et je ne comprends rien de ce qu’ils veulent ou cherchent, et avec Kore-eda, en deux gestes, je saisis tout. Tout cela est très relatif et en revient à l’humain...
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En vignette de cet article, Eric Gautier en 2018 – Photo Ariane Damain Vergallo pour Leitz Cine Wetzlar