"Podzwiena z Polski", ou encore "Bons baisers de Pologne"

Par Coralie Blanchard et Morgane Nataf

La Lettre AFC n°240

Lors du dernier Festival Camerimage (16-23 novembre 2013), K5600 Lighting et Transvideo, avec Thales Angénieux, membres associés de l’AFC, avaient invité six étudiants de La fémis et six de Louis-Lumière à séjourner à Bydgoszcz. Une occasion rêvée pour les étudiants présents, polonais ou venus d’ici ou là en Europe, de prendre un grand bain d’images de film et d’en côtoyer les auteurs. Deux d’entre eux nous livrent leur petit guide topographique à l’usage de l’étudiant-festivalier.

Opera Nova :
L’Opera Nova est le cœur du festival Camerimage, c’est là que se retirent les badges et les catalogues. C’est en son sein que se situe le hall d’exposition des fabricants de matériel caméra et/ou lumière où l’on peut, comme dans une version très réduite du Micro Salon, admirer les nouveautés de l’année. La salle des projections de prestige s’y trouve également, c’est donc le lieu où être pour croiser des célébrités comme John Turturro, Tom Stern, Slavomir Idziak et bien d’autres. Tous les débats qui se tiennent à l’Opera Nova sont diffusés en direct un peu partout dans le bâtiment sur des écrans bien larges, devant de bons fauteuils, ce qui permet de garder une oreille attentive même entre deux projections. C’est notamment le cas au café central de l’Opera Nova qui est également un espace de rencontre important, sans compter qu’il est possible d’y boire une Piwo et de s’y restaurer pour quelques poignées de zlotys...

Multikino :
Le multiplexe de Bydgoszcz participe activement à la vie du festival puisque trois de ses salles sont dédiées aux projections de Camerimage. Il faut néanmoins être averti car les places peuvent être achetées (réservées) à l’avance sur Internet, chaque film n’étant projeté qu’une fois. Il n’est donc pas rare que les séances soient " complètes " très tôt après le début du festival, on peut néanmoins espérer prendre la place d’un absent à la dernière minute, mais le suspense est intense !
C’est au Multikino que sont projetés les séances en 3D, comme cette année : Pina, Gravity, La Grotte des rêves perdus et enfin 3x3D.

La ville autour des salles :
Quoique les Polonais disent de Bydgoszcz (prononcer " Bidgochtch ") qu’elle est l’une des villes les plus banales et laides du pays, c’est en réalité un décor plutôt agréable. Les rues sont larges et calmes, bordées de bâtisses basses et de terrains vagues sur les hauteurs. Dans la brume du matin, pour peu que vous rêvassiez un peu, vous pourriez vous surprendre à espérer croiser quelques fantômes de l’époque soviétique.
La ville change de visage à la nuit, elle s’emplit de vie et devient très actuelle. Le soleil se couche tôt en novembre, ce qui laisse du temps pour profiter de cette vie nocturne, du reflet des éclairages urbains sur la rivière, du ciel sombre découpé par les hautes constructions en briques du centre-ville, du passage lumineux et syncopé des tramways.

Des salles autrement obscures :
À la nuit tombée, la plupart des participants de Camerimage se transforment en clubbers enthousiastes, et c’est à 10 minutes de l’Opera Nova, au club The One que ça se passe. La musique est certes grand public, mais l’ambiance est bon enfant, rieuse, on se lâche et on danse, pas question ici d’insister lourdement auprès des dames (ou des messieurs), vous avez toutes les chances de les croiser sur les stands de l’Opera Nova le lendemain !
Pour les soirs où votre âme d’adolescent a besoin de bonne musique, d’un peu de profondeur et de calme, le MOZZG, de l’autre côté de la rue, devrait vous satisfaire amplement. En revanche, prenez garde à la sortie des boîtes, si vous croisez de jeunes polonais ivres à l’aurore, craignez de leur adresser la parole sous peine de vous faire offrir encore à boire, à manger, et de vous faire entraîner dans des discussions franchement passionnantes sur le cinéma français.

Le programme d’hébergement de Camerimage :
En tant qu’étudiants, grâce à l’équipe organisatrice du festival, nous avons été hébergés par des bénévoles de la ville qui reçoivent en contrepartie une accréditation tout accès. C’est un moyen très sympathique d’aborder la culture locale et de discuter du cinéma polonais, qui est bien représenté à Camerimage et que nous connaissons généralement mal, malgré sa qualité, en particulier en ce qui concerne l’image !

Pour conclure :
Cette semaine à Camerimage était une expérience très enthousiasmante, et nous sommes très reconnaissant(e)s à K5600, Transvideo et Angénieux qui nous y ont invités. Nous avons rencontré des étudiants aspirants chef op’s du monde entier avec qui nous avons pu échanger nos vues sur la sélection de cette année et débattre plus généralement de ce monde étrange de l’image qui est à la fois partout le même et quelque part toujours particulier. À la fin de la semaine, nous avions le sentiment d’appartenir à une communauté plus large que nous ne nous l’étions imaginée et c’est avec impatience que nous attendons la prochaine réunion de famille !

(Coralie Blanchard et Morgane Nataf sont issues de la promotion Ciné 2013 de l’ENS Louis-Lumière)