Présentation du livre "A la porte du paradis - Cent ans de cinéma américain. Cinquante-huit cinéastes"

Par Dominique Gentil, AFC
Michael Henry Wilson, journaliste, collabore depuis des années à la revue Positif. Cinéaste, il a réalisé des longs métrages documentaires : Clint Eastwood, le franc-tireur (2007) ; Reconciliation : Mandela’s Miracle (2010). Il est aussi un grand historien du cinéma, entre autres du cinéma des Etats-Unis où il vit depuis 25 ans. Son livre de 640 pages, grand format, iconographie exceptionnelle, n’est, en rien, une encyclopédie de plus sur l’histoire du cinéma américain.

A la porte du paradis est un florilège de cinquante-huit portraits de cinéastes, fameux ou pas : Tay Garnett, David Lynch, Phil Carlson, Terrence Malick, Robert Rossen, Michael Cimino… Cinquante-huit cinéastes que Michael a réunis en sept grandes familles aux noms subtils : Le Matin des magiciens, Le Demi-jour des contrebandiers, La Charge des iconoclastes, etc.
Chacune de ses familles appartient à une époque de l’histoire américaine : dans le chapitre Le Demi-jour des contrebandiers, Michael analyse comment, dans les structures très rigides des studios, les metteurs en scène comme Jacques Tourneur s’arrangeaient pour s’affranchir des censures et des codes du moment ; avec Le Regard désillusionné, Michael s’attache aux metteurs en scène qui travaillent dans une Amérique rigide, anticommuniste et maccarthyste où la liberté reconquise après la Seconde Guerre mondiale n’a pas amené le bonheur espéré.

Martin Scorsese qui signe l’avant-propos, écrit : « Il les convie tous à participer à une immense conversation qui se poursuit sans fin, en images et sons, à travers les années et les décennies. Dans le film de Truffaut Fahrenheit 451, Montag avoue à sa femme : « Ces films sont ma famille. » De même, dans A la porte du paradis, les cinéastes américains sont les membres d’une seule famille, forte de tous les films que nous avons pu réaliser. »
Famille dont Michael connaît l’histoire : un jour, la porte du paradis qu’était le Nouveau Monde s’est refermée. La métaphore de l’Eden perdu par la chute se tisse au fil des pages d’A la porte du paradis
En croisant les points de vue du critique cinématographique, du cinéaste et de l’historien, Michael a écrit des textes passionnants qui mêlent la connaissance à l’amour inconditionnel du cinéma.
Michael Wilson est aussi notre ami à l’AFC : en 2013, à Amiens, au Cameflex, il a animé avec générosité la Master Class de Denis Lenoir avec Olivier Assayas.