Simon Werner a disparu…

Enthousiasme immédiat à la lecture du scénario dont le titre était Love Like Blood, tube de Killing Joke des années 1990. Un groupe d’adolescents vit la disparition mystérieuse d’un des leurs. Trois lieux de vie : un domaine de banlieue calme et tranquille, un lycée et une forêt incertaine...
Simon a disparu donc...

Le film retrace les faits vécus dans une toile narrative à quatre points de vue.
Ces adolescents découvrent que les adultes ne sont pas les seuls intrus " destructeurs d’idéal ", mais qu’eux aussi en sont les acteurs à travers l’effet produit par la rumeur, source de fiction assurée.

A mon grand étonnement, ni le CNC ni Arte n’ont choisi d’être partenaires de ce projet. Et quand bien même il ne leur semblait pas assez novateur (les films de teenagers d’Outre-Atlantique, blablabla..) il laissait deviner cependant une relation amoureuse avec le cinéma et l’ambition de lui rendre hommage ici.
La modestie du budget qui a suivi nous a donné des idées.

Nous avons partagé, mêlé, travaillé nos références d’époques différentes… collaboré en mettant à profit un temps de préparation suffisant pour construire tout cela.
Nous avons envisagé plusieurs hypothèses de travail et avons finalement choisi de travailler en 35 mm, 3 perfos, avec la possibilité d’un étalonnage numérique sur certaines séquences (15 % du film environ ; finalement il nous a été accordé pour la totalité du film).
Nous avons pu nous approcher des images de Gregory Crewdson, référence première de Fabrice, avec quelques 30 kW de lumière en forêt la nuit par exemple, quand les " modèles " en avaient nécessité probablement dix fois plus.
Globalement je peux dire que nous avons disposé de tout ce qu’il fallait, suivis par la production que nous tenions informée régulièrement de nos choix, tenant compte, et du film, et des moyens pour le faire : un bon usage de la collaboration là aussi.

Inutile de vous dire notre joie lorsque nous avons appris que le film serait présenté à Cannes dans la sélection Un certain regard ; lorsque nous avons relevés dans les articles " supporters " les points appréciés, sur lesquels nous avions travaillés...

Le film a été tourné avec une Penelope 3 perfos, des optiques Zeiss série A et un zoom Angénieux Optimo 26-76 mm (les matériels caméra, lumière et machinerie venant de TSF), de la Kodak 5218 (un stock disponible en Angleterre, je regrette tellement l’abandon de fabrication de cette émulsion !…).
Laboratoire Eclair,
Etalonnage argentique avec le fidèle et formidable Gérard Savary,
Etalonnage numérique pour la première fois avec Aude Humblet.

Assistante caméra pour la première fois, Marie Decourt, et pour la nième fois et mon plus grand plaisir, Jean-Pierre Baronsky à l’électricité et Gérard Buffard à la machinerie.

Équipe

Assistante caméra : Marie Decourt
Chef électricien : Jean-Pierre Baronsky
Chef machiniste : Gérard Buffard

Technique

Pellicule : Kodak 5218
Matériel caméra : TSF Caméra, Aaton Penelope 3perf
Objectifs Zeiss série A, zoom Angénieux Optimo 28-76 mm
Matériel lumière : TSF Lumière
Matériel machinerie : TSF Grip
Laboratoire : Eclair
Etalonnage argentique : Gérard Savary
Etalonnage numérique : Aude Humblet