Une histoire du format 70 mm

La Lettre AFC n°243

En ouverture de la rétrospective " Le cinéma en 70 mm ", qui se tient du 13 au 30 juin, le Conservatoire des techniques cinématographiques de la Cinémathèque française programme une conférence de Jean-Pierre Verscheure retraçant, à l’aide de nombreux extraits de films originaux en 70 mm, une histoire de ce format.

Le 70 mm représente sans nul doute le plus bel héritage de toute l’histoire du cinéma argentique. C’est le plus beau de tous les formats de pellicule et son histoire remonte aux origines des premiers temps du cinéma. Les multiples variantes qui ont jalonné son histoire (formats d’image, systèmes sonores) ne facilitent pas le travail des restaurateurs et historiens.
Le 70 mm connaît une première importante mais éphémère commercialisation lors de l’avènement du parlant. C’est finalement en 1955, après un nouveau démarrage difficile, que le format 70 mm sera réellement introduit dans l’exploitation avec le procédé Todd-AO, rapidement suivi par son concurrent Panavision. Offrant un spectacle d’une qualité exceptionnelle tant pour l’image que pour le son stéréophonique à six pistes magnétiques, le 70 mm allait devenir " le format de prestige " des majors et des réalisateurs ambitieux.

Après le film Oklahoma !, de Fred Zinnemann, produit par la 20th Century Fox en 1955, suivront quelques productions de premier ordre : West Side Story, My Fair Lady, 2001 : l’Odyssée de l’espace, Lawrence d’Arabie, Playtime, Little Buddha, Hamlet et en 2012, The Master. Le coût prohibitif de ce procédé luxueux limite aussi bien son implantation dans les salles que le nombre de productions. Une soixantaine de films seulement seront réalisés à l’aide de caméras 65 mm. A partir de 1965, la qualité des gonflages 35-70 marque un regain d’intérêt auprès des producteurs et les années 1980 voient son retour en force grâce aux qualités remarquables de nouveaux systèmes sonores.

Cette conférence-projections a pour objectif de retracer – à l’aide de nombreux extraits de films originaux en 70 mm – l’histoire de ce format : Todd-AO 70, Ultra- Panavision anamorphosé, Super Technirama Technicolor, D-150, système développé par Arriflex... De nombreux extraits seront présentés en 35 et en 70 mm afin d’évaluer les avantages et inconvénients des réductions 70-35 et des gonflages 35-70.

Jean-Pierre Verscheure est professeur à l’Institut national supérieur des arts du spectacle (INSAS) de Bruxelles, membre du conseil scientifique du Conservatoire des techniques et de plusieurs associations internationales. Il est à l’origine d’un centre d’études et de recherches sur l’évolution des techniques cinématographiques, Cinévolution, dans lequel plus de 75 systèmes sonores ont été restaurés.
En partenariat avec la CST, La fémis, le CDHDTE du CNAM, Ina SUP, l’École Louis-Lumière et les universités Paris I, Paris III, Paris VII et Paris X.

Vendredi 13 juin 2014 - 14h30
Salle Henri Langlois
Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris XIIe

Pour prolonger la conférence du Conservatoire des techniques sur le 70 mm, la Cinémathèque présente un corpus de onze films représentatifs de la production de ce format dit de prestige. Du Tour du monde en 80 jours, réalisé au milieu des années 1950, âge d’or du 70 mm, à The Master, réalisé en 2012, ce cycle propose un panorama des genres ; comédie musicale (La Mélodie du bonheur, Hello, Dolly !), chronique guerrière (Patton), aventure épique (Lord Jim, Khartoum), fresque biographique (Goya) ... et des procédés techniques (notamment américains et soviétiques) qui ont permis à des réalisateurs d’élaborer des films d’envergure en mettant la technique au service de leurs ambitions.

Du 13 au 30 juin 2014
Informations complémentaires sur le site Internet de la Cinémathèque française.

  • Prochaine conférence en octobre 2014, programme à venir.

(En vignette de cet article, images d’une mire pour projecteur 70 mm - Collection Cinémathèque française)