Dominique Chapuis

Directeur de la photographie

Hommage de Philippe Rousselot

On croit connaître quelqu’un et un jour on se rend compte qu’on ne l’a pas vraiment connu, Dominique avait fait des images magnifiques en seconde équipe de La Reine Margot, avec grâce, simplicité et talent. Je ne l’ai sans doute pas suffisamment remercié et sans doute trop faiblement. Philippe Rousselot

mercredi 14 novembre au Cinéma des Cinéastes

« Parcourir avec joie et émotion l’itinéraire de Dominique, c’est ce qui nous a été permis mercredi 14 novembre au Cinéma des Cinéastes grâce à la projection des extraits de ses films rassemblés avec beaucoup de finesse par Caroline Champetier. Du monde jusqu’à une heure tardive pour prolonger un moment avec Elisabeth, son épouse et Mathilde, sa fille, auxquelles nous pensons avec affection. Difficile d’oublier la beauté du regard porté sur Lerner dans le film de Claude Lanzmann Sobibor..., projeté dans les salles en ce moment. » Agnès (...)

A Dominique

« Les gens qui réussissent sont ceux qui savent s’adapter à la réalité. En revanche, ceux qui persistent à vouloir élargir la réalité aux discussions de leur rêve échouent. Et c’est pourquoi tout progrès humain est dû en définitive aux gens qui échouent. Simon Leys (Protée et autres essais). Après Henri Alekan et Albert Viguier, Dominique Chapuis vient de disparaître cruellement et je perds avec lui le dernier symbole personnel de l’amour du travail en équipe, symbole essentiel à ma pratique du métier de Directeur de la Photographie... (...)

La fausse teinte, Souvenirs de tournage avec Do

Les moments que je préfère sur les nombreux films dans lesquels j’ai collaboré avec Do sont ceux où nous étions bloqués sur une grue en hauteur, la tête dans les nuages. Tels des pilotes d’avion nous faisions un dernier check : Pellicule magasins : pleins Filtres : ok Batterie : branchée Diaph : affiché Quand nous devions attendre le soleil, nous plongions la tête la première dans le nuage qui nous empêchait de tourner. C’est ce que nous appelons dans le jargon des saltimbanques des plateaux : " La fausse teinte ". Nous faisions toujours (...)

Hommage de Zabou Breitman

Il est arrivé, avec sa moustache, à Londres. Je ne connaissais pas Dominique. A peine vu quinze ans plus tôt. On a pris un thé anglais, avec du lait anglais et du sucre. J’aime bien certains verts. J’en cherchais un en particulier. Et Dominique s’est intéressé. Comme il peut s’intéresser à tout ce qui intéresse l’autre, tout ce qui permet un lien, un discours. Là c’était le vert. Vert pâle, vert d’eau, vert bouteille ? Non... pas si... vert anis, vert printemps, vert pomme, vert gris ? Non. Bleu-vert, vert tendre... Non pas exactement. Je (...)

Pour Dominique Chapuis que j’ai connu dès l’âge de 7 ans

par Arthur Joffé « Depuis l’enfance Dominique, tu as été, tu es et tu seras le grand frère, le premier, celui qui guide, initie, éclaire le chemin. Tu es cela pour moi et je pense pour nous tous qui t’avons bien connu : l’éclaireur. Grâce à toi souvent, la confiance retrouvée, on a repris la marche, aidés par tes lumières bien sûr, mais aussi par ta tendresse Dominique, et ton air goguenard ou râleur, selon la météo. Dans la constellation des compagnons de route que nous croisons au film du temps, tu es et tu resteras une brillance qui (...)

Salut, Dominique par Alain Jomy, réalisateur et musicien

Il y a des rencontres comme ça, qui commencent sous le signe du travail et s’en échappent très vite. Nous nous sommes vus pour la première fois pendant un tournage (L’effrontée) et très vite, ce sont d’autres sujets que ce film qui nous ont rapprochés. Il sortait depuis peu de l’expérience de Shoah de Lanzmann et - comme me l’a dit récemment un de ses amis d’enfance : « Il y a eu Dominique avant et Dominique après Shoah ». Il était alors comme brûlé de l’intérieur par ce film, dont il me disait : « C’est la première fois qu’on filme (...)

Dominique par Jean-Patrick Lebel

Je n’arrive pas à effacer ton nom dans le répertoire de mon mobile. Quand je fais défiler les numéros, je vois Dom Chap et je pense à toi. Je t’appelais « Cha-puits de science », parce que j’avais l’impression que tu savais tout sur tout. Mais ce n’était pas un savoir imbu de lui-même, c’était un savoir ouvert, généreux, curieux, qui voulait embrasser le monde à belles dents. Cette générosité éclairée et éclairante que l’on retrouvait sur les tournages, où tu donnais tout au film, aux réalisateurs. Avec cette délicatesse un peu bourrue (...)

Ces moments passés avec Dominique Chapuis...

« Dominique, l’amitié et le travail étaient le lien indissociable de ta vie professionnelle, tu t’engageais sur la personne autant que sur le projet. Il y avait de l’affectivité dans tes choix, mais également une ligne de conduite, une morale. Tu as rejoint FIRST ONE à ses débuts en 92 - une agence pour chef op., . ce n’était pas gagné - m’encourageant, me soutenant en toute circonstance. Ton optimisme finissait par être contagieux. Tshahal, Friends, Mina Tannenbaum, Enfants de salauds, ces titres me rappellent le temps passé ensemble. (...)