Arane Gulliver, un labo né d’une passion

par Dominique Gentil

par Dominique Gentil La Lettre AFC n°117

Cela peut surprendre, mais il n’y a dans le monde que trois laboratoires capables de traiter le 70 mm : un à Los Angeles, un à Tokyo et un, " last but not least ", à Clichy, en France : le laboratoire Arane-Gulliver !

A l’origine du laboratoire, on trouve une petite structure, spécialisée dans les trucages et génériques, créée en 1976 par Jean-René Falliot : la société Arane.
La création de la Géode, du parc du Futuroscope et le développement des salles 70 mm et IMAX rendent possible le rêve de Jean-René, « Créer un laboratoire 70 mm en France ».
A l’époque ou l’on parle de la disparition du photo-chimique et d’un avenir tout numérique, ce rêve est fou, mais la passion n’a pas de limites.

La chute de l’URSS permet d’acheter des machines américaines quasi neuves à un laboratoire de Kiev qui se fait payer en nature avec de la pellicule Kodak. Tireuses, gonfleuse 35/70, réductrice 70/35 : l’équipe de Gulliver transformée en mécaniciens, chimistes, plombiers, etc. ne compte plus les nuits de travail pour installer le labo.

En été 95, le premier film 70 mm peut être traité. Poitou, est tourné pour le Futuroscope, en 70 mm, 5 perforations et projeté à 48 images par seconde au lieu de 24. Il en résulte une augmentation très sensible de la définition.
Petit à petit, Gulliver gagne confiance et succès même auprès des productions américaines et peut prétendre actuellement à 20 % de parts de marché des films grand-format produits dans le monde.