Editorial de la Lettre 161

par Jean-Jacques Bouhon

La Lettre AFC n°161

Je souhaite que le nouveau numéro de Lumières, pour lequel nous nous sommes dépensés sans compter, rencontre le succès qui nous permettra de continuer cette aventure à laquelle nous tenons passionnément. Un de mes vœux les plus chers est qu’un plus grand nombre de membres actifs s’impliquent dans cette publication.
Je souhaite aussi que 2007 soit l’année d’une plus grande participation de tous nos membres à nos différentes activités. Nous sommes bientôt cent et représentons une force reconnue désormais dans notre profession. Il ne tient qu’à nous que l’AFC soit considérée comme indispensable.

Je souhaite personnellement qu’une sorte de code de déontologie s’établisse entre nous. Il existe souvent tacitement et nombre d’entre nous communiquent entre eux lorsqu’ils sont contactés pour un même projet, mais il y a encore parfois des zones d’ombre. Je sais bien que nous faisons un métier considéré souvent comme individualiste ; mais si nous faisons l’effort de nous concerter et de " mettre les problèmes sur la table " entre nous quand il y a différent, nous n’en serons que plus forts et plus dignes. Sinon, nous ne serons plus que des jouets entre les mains des financiers du cinéma. L’AFC ne doit pas être qu’un sigle sur les génériques, mais contribuer à la communication entre ses membres.

Je souhaite - mais là, je suis peut-être un grand naïf ou un doux rêveur - que les autorités de tutelle et les organisations syndicales reviennent sur le protocole d’accord régissant l’indemnisation chômage et Assedic des annexes 8 et 10, qui risque de chasser un bon nombre d’intermittents de leur statut actuel. Les dernières nouvelles, à ce sujet, étaient extrêmement confuses, une représentante de la CFTC annonçant au journal Le Monde une signature de la CGC, démentie peu après par ce syndicat (voir plus loin dans la Lettre).
Je souhaite que les organisations patronales de la production cinématographique reviennent à la raison et déchirent leurs propositions inacceptables de baisse des salaires conventionnels. Ce serait la première fois, à ma connaissance, qu’une telle mesure serait appliquée pour quelque profession que ce soit. Et, si cette baisse était officialisée, l’on verrait, c’est un comble, des salaires conventionnels de l’audiovisuel supérieurs à ceux de la profession cinématographique !

Je souhaite encore que notre ami Laurent Chalet, qui vient d’entamer une procédure contre Luc Jacquet et la production Bonne Pioche pour faire valoir ses droits sur le film La Marche de l’empereur, voit sa participation à cette œuvre enfin reconnue. En effet, comme vous le savez sans doute après avoir lu l’article qui lui est consacré dans Lumières n°1, Laurent a passé dix mois en Antarctique en compagnie de Jérôme Maison, son assistant, sans réalisateur. Dans ces conditions exceptionnelles, on peut légitimement se demander si les décisions prises quotidiennement par Laurent n’étaient pas du domaine de la réalisation et si, de ce fait, le statut de coréalisateur du film ne devrait pas lui être reconnu. A l’époque du tournage de Yol, Yilmaz Güney était en prison ; il en avait confié les rênes à Serif Gören qui fut crédité au générique comme coréalisateur et bénéficia, à ce titre, aux côtés de Yilmaz Güney, de toutes les récompenses obtenues par ce film - et elles furent nombreuses. Un exemple à méditer...

Que les images dont vous rêvez prennent forme sur les écrans pour le plus grand bonheur des spectateurs de notre passion : le cinéma.