Ibrahim

Le film a fait partie de la Sélection Officielle Cannes 2020 dans la catégorie Les Premiers films.

J’avais tourné un film avec Samir Guesmi comme comédien Le Bête curieuse, de Laurent Perreau.
On s’est croisé pas mal de fois avant de tourner le film. Il m’a beaucoup parlé du fait de jouer dans son film, de ses fausses dents …., de son inquiétude. La questions des visions/rêves d’Ibrahim : le foot, les perles était très présente dans nos échanges.

J’ai souvent tourné des films dans lesquels les metteurs en scène jouaient : Éric Caravacca, Le Passager, Valerie Donzelli, La Reine des pommes, Nassim Amaouche, Des Apaches. C’est sur ce dernier d’ailleurs que j’ai vraiment compris ce qu’était le rapport entre un metteur en scène et un acteur, avant je l’avais observé mais pas éprouvé. C’est un endroit chargé d’inquiétudes, d’espoirs, de désir, très passionnant à vivre. Aujourd’hui d’ailleurs c’est le spectacle de ce rapport entre des êtres humains qui m’intéresse le plus. Entre l’être qui filme et le "modèle" ; et le fait d’être à côté ou "tout contre", comme dirait Godard.
Et chaque metteur en scène trouve le moyen d’esquiver, de la contourner, de la vivre, cette inquiétude, nous sommes rarement seuls en tant qu’opérateur , sur le film de Samir, c’est Sylvie Verheyde qui était sa conseillère quand il jouait.

C’est un film sur le mutisme et donc sur les visages, les attitudes, les impossibilités humaines.
Et puis Ibrahim était la promesse de filmer le visage d’un jeune homme inconnu, grand plaisir d’opérateur et de spectateur… ce fut Abdelrani Bendaher.

Abdel Bendaher - Photo Anne-Françoise Brillot
Abdel Bendaher
Photo Anne-Françoise Brillot


C ‘est un film que nous avons fait en petit comité, ce qui fait toujours du bien de temps en temps : sortir de la lourdeur de la machine.
Je me suis entourée de Francois Galou comme chef électro et de Augustin Bonnet que j’avais eu comme élève à la CineFabrique de Lyon, comme électro.
Mon assistant était Romain Marcel, fidèle au poste, et Laurène Le Barh à ses cotés !
La liste lumière était toute petite. Le film a été tourné avec une F55 et XAVC et les optiques Sigma FF T1.5 en monture PL (20, 24, 35, 50 et 85 mm) que j’aimais beaucoup et le 40 mm qui est arrivé juste avant le tournage si je me souviens bien. J’aimais la sensualité des optiques, leur velouté. Et le XAVC donnait de la matière, quelque chose d’un peu "brut", simple.

Bande-annonce officielle


https://youtu.be/_geP2AfsNN0

Équipe

Premier assistant opérateur : Laurène Le Barh
Deuxième assistante opératrice : Laurène Le Barh
Opérateur Steadycam : Richard Mercier
Chef électricien : Francois Galou
Électricien : Augustin Bonnet

Technique

Matériel caméra : Panavision Alga (caméra Sony F55, optiques Sigma FF T1.5 en monture PL (20, 24, 35, 40, 50 et 85 mm)
Laboratoire : Polyson

synopsis

La vie du jeune Ibrahim se partage entre son père, Ahmed, écailler à la brasserie du Royal Opéra, sérieux et réservé, et son ami du lycée technique, Achille, plus âgé que lui et spécialiste des mauvais coups. C’est précisément à cause de l’un d’eux que le rêve d’Ahmed de retrouver une dignité se brise lorsqu’il doit régler la note d’un vol commis par son fils et qui a mal tourné. Les rapports se tendent mais Ibrahim décide alors de prendre tous les risques pour réparer sa faute...