Janis et John

« Lorsque l’on m’a demandé, pour le making-off, une image pour qualifier Samuel Bencherit, il y en a une qui m’est apparue tout de suite : Samuel est une locomotive et tout le monde le suit sur une même voie. Il est vrai que parfois, sur certains tournages, nous devons, nous, directeurs de la photo, jouer le rôle de locomotive. Mais là, quel bonheur de se sentir tiré et surtout tiré vers le haut !

« Lorsque l’on m’a demandé, pour le making-off, une image pour qualifier Samuel Bencherit, il y en a une qui m’est apparue tout de suite : Samuel est une locomotive et tout le monde le suit sur une même voie. Il est vrai que parfois, sur certains tournages, nous devons, nous, directeurs de la photo, jouer le rôle de locomotive. Mais là, quel bonheur de se sentir tiré et surtout tiré vers le haut !

La première demande de Samuel était que l’esthétique et l’atmosphère du film se rapprochent du cinéma américain actuel : les directions de lumière, la couleur, la texture de la pellicule devaient être visibles. J’ai donc tourné le film en Kodak 800 ISO (5,6 de diaph en moyenne en studio !), le tout tiré sur Vision Premier, ce qui donne une très bonne saturation des couleurs. Le principe global était de pousser fortement des situations lumineuses réalistes pour les décaler vers des atmosphères étranges, le tout dans des décors réalistes : murs trop sombres, découvertes trop claires, bureaux d’assurance trop jaune-vert, boîte de nuit trop rouge, ciel trop bleu...
Samuel, c’est sa grande force, malgré mes craintes que l’on aille trop loin (surtout en début de tournage), savait ce qu’il voulait et m’a poussé dans cette direction très marquée. Je voyais les rushes chez moi en DVD (très pratique) et certaines fois, j’avais le sentiment que les images que je voyais n’étaient pas de moi ! Sentiment à la fois étrange et agréable. Peu à peu, j’ai donc pris confiance en notre collaboration et je me suis surpris à faire des ambiances qui comme les personnages du film sont de plus en plus déjantées. Je trouve que les dix dernières minutes du film sont magnifiques à tous les niveaux. C’est ma première expérience en \" vrai \" Scope, format qui, je trouve, aide à \" déréaliser \" les images (sans doute grâce à la qualité des flous). Samuel a utilisé ce format d’une façon très symétrique et centrée, qui, bizarrement renforce la composition.
J’ai le sentiment que j’ai mis dix ans à apprendre la lumière et, qu’avec Janis et John, j’ai enfin réussi à faire un film cohérent du début à la fin.
Bref j’adore ce film.
Oui mais, parce qu’il y a un mais, Marie Trintignant n’aura jamais vu le film.

Malheureusement, je ne serai pas parmi vous le soir de la projection pour cause de tournage. Mais mon cadreur et mon assistant seront présents. »

Équipe

Cadreur : Yves Van Der Murren
Chef électricien : Pascal Lombardo
Chef machiniste : Thierry Camus
1er assistant opérateur : Nicolas Beauchamp
2e assistant opérateur : Romain Lacourbas
Etalonneur : Christophe Legendre

Technique

Kodak 800 ISO
Laboratoire : LTC
Caméra : Moviecam
Objectifs : Primo Scope