L’éditorial de la Lettre de mai 2017
par Richard Andry, coprésident de l’AFCEt je suis fier et honoré de prendre le relais et rejoindre Laurent Chalet et Vincent Mathias dans le triumvirat présidentiel qui, encadré par notre conseil d’administration, notre bureau et tous nos membres, tant actifs qu’associés, et épaulé par Marie Garric, notre coordinatrice, aura à piloter la gestion des nouveaux challenges, de plus en plus pressants, imposés dans un monde en plein chambardement tant au point de vue technique et économique qu’humain et politique.
Nous avons pu nous en rendre compte lors de notre dernière assemblée générale quand certains de nos "jeunes" membres nous ont envoyé un petit signal en nous éclairant sur la précarité qui se montrait de plus en plus menaçante, induite par les nouvelles relations économiques concurrentielles qui nous sont imposées par un modèle ultra libéral de plus en plus sauvage.
Notre association, c’est l’union de nos forces et de nos talents et elle n’a de sens que par l’engagement de ses membres dans le combat pour défendre et faire respecter, dans notre domaine d’action, ce que nous jugeons digne de l’être : un cinéma de qualité et les qualités de ceux qui le font. Le Micro Salon est une réussite que beaucoup nous envient, déjà cloné par nos amis italiens de l’AIC, il inspire nos confrères espagnols de l’AEC qui envisagent d’inaugurer le leur dès décembre prochain.
Il est fédérateur mais il est victime de son succès et de plus en plus à l’étroit dans le formidable écrin que nous offre La fémis, ce qui le rend très difficile à organiser, étant donné (au passage) le faible nombre de membres actifs qui viennent, à cette occasion volontairement "donner un coup de main" à ceux qui depuis des années se "défoncent" pour sa réussite. Il faudra sûrement, dans l’avenir, envisager un autre format. Un comité piloté par Rémy Chevrin y travaille assidûment. Et même si nous n’avons pas vocation à être organisateur de salon, tout le monde reconnaît que le Micro Salon de l’AFC a une "âme" et que c’est elle qu’il faudra savoir conserver.
Certain(e)s d’entre nous, rappelant justement que le cœur de notre association était l’image des films, regrettaient la quasi disparition des avant-premières qui nous permettaient de nous réunir pour échanger et débattre autour du travail d’un(e) d’entre nous. L’état d’urgence nous a momentanément fermé les portes de La fémis et en attendant que cette entrave soit levée, nous avons pris des contacts avec la Cinémathèque et certains de nos membres associés nous ont proposé leurs équipements.
Alors, cher(e)s ami(e)s, proposez vos films et venez nombreux aux projections pour parler cadre, lumière, machinerie, maquillage, cinéma… Et donnons un sens à notre action en nous appropriant aussi le devenir de nos outils par une réflexion théorique collective et une collaboration très serrée avec les industries techniques, le CNC, la CST et nos chers membres associés qui nous ont toujours assidument soutenus. Notre site et notre Lettre, gérés par une équipe efficace et bien rodée sont de formidables outils de communication, optimisons-les.
Nous sommes entre les deux tours de l’élection présidentielle française. Pendant cette campagne, on n’a pas entendu beaucoup parlé de culture mais tous les candidats se sont juré d’augmenter le budget militaire. En parodiant Staline, je reprendrai cette expression déjà utilisée par d’autres dans ce genre de situation : « La culture, combien de divisions ? »
Un des deux candidats restants a quand même promis de défendre le statut des intermittents du spectacle. Statut vital pour nous tous. Et devant les menaces autoritaristes ou ultralibérales, ne baissons pas la garde. Restons groupés et vigilants et défendons la liberté de création.