Le Départ

Des années durant, les cinéphiles ont été à la chasse aux rares copies projetées dans des festivals ou les cinémas d’Art et d’Essai, à la chasse aux DVDs aussi… Et voilà… Vroum, vroum…
L’histoire d’un garçon coiffeur et d’une Porsche qui décoiffe les spectateurs et ravit une critique parisienne (enfin) enthousiaste, elle qui redécouvre ce film tourné en 1966…, sorti en 67…, et qui passera plutôt inaperçu… à sa sortie initiale.

Jerzy choisit Jean-Pierre Léaud et Catherine Duport après avoir vu Masculin, féminin…, et il me choisit aussi après m’avoir dit : « J’aime ta photo…, mais il faudrait changer de cadreur ! ». Je lui réponds : « J’étais le cadreur ! Mais Godard voulait que je cadre les personnages en laissant toujours une épaule ou un visage… à moitié sur les bords du cadre pour les sentir sans les voir complètement ! »

Tournage à Bruxelles. Je connaissais très bien la productrice…, qui, pour un magazine automobile…, faisait exécuter le graphisme par un de mes meilleurs copains. Bronka Riquier était une cinéphile d’origine polonaise, avec qui, avant le tournage, je discutais pas mal de Shamroy ou de William Daniels...
Skolimovski ne parlait pas français… Nous communiquions en anglais… ou en russe, et nous nous comprenions parfaitement !

Electricité : j’avais deux quartz de 650 W…, un parapluie blanc… et, dans les grandes occasions, un mini brute de l’époque, un Ianiro…
Caméra : un Caméflex, des Cooke panchro et mes téléobjectifs personnels (des Kilfit).
1er assistant : Jacques Assuerus, 2e assistant : Michel Baudour (maintenant un cadre de la SBC et un chef op’ belge connu).

Le tournage s’est passé à merveille… J’avais une grande liberté dans les cadrages… Je filais d’un personnage à l’autre en desserrant la friction de la tête Sachtler de l’époque…
J’avais Jean Casi comme chef machino. Et nous avions fait souder des barres sous la Porsche pour soutenir un plateau avec la caméra et moi même… En principe, c’était Léaud qui conduisait… mais il était assis sur les genoux d’un champion automobile qui tenait le volant…
Tout fut très inventif… et se voit à l’écran. Ma caméra personnelle fut confiée à Kostenko…, qui fit un travail exceptionnel de 2e équipe.

Léaud et Catherine Duport sont géniaux…

Pellicule Kodak 4X, développée à 9 minutes, à très haut contraste
Double X à l’extérieur.
Labo LTC.

Un DVD existe maintenant… et les critiques sont très favorables…, sur la photo aussi…

Skolimovski est rentré à Varsovie au volant d’une Mustang…, sans salaire !

  • PS Le film a remporté l’Ours d’or et le Prix de la critique internationale au Festival de Berlin en 1967.

Équipe

Caméra 2e équipe : Kostenko
1er assistant opérateur : Jacques Assuerus
2e assistant : Michel Baudour
Chef machiniste : Jean Casi

Technique

Pellicules : Kodak Double X et 4 X
Caméra : Caméflex
Optiques : Cooke panchro
Laboratoire : LTC