Modern Love

Modern Love relate le destin croisé de trois histoires d’amour dont une est un film dans le film, racontée sous forme de comédie musicale.

L’envie de Stéphane Kazandjian, le réalisateur, était de mêler vraie vie et comédie musicale tout en gardant le maximum de fluidité au récit : " Créer deux univers "

Avec Régis Blondeau, le chef opérateur, nous avons décidé de créer une opposition subtile entre les deux mondes. Ainsi dans la " vraie vie ", les températures de couleur se mélangent entre intérieur et extérieur, le contraste est volontiers plus soutenu... À l’inverse, dans " le film dans le film ", tout est contrôlé, les cadres sont plus frontaux et symétriques (comme face à une scène).

Nous avons suivi la même démarche avec le chef décorateur Philippe Chiffre : décors très structurés pour Modern Love et plus de fouillis dans la vraie vie. Je tenais par ailleurs à ce que la comédie musicale demeure atemporelle – ni trop ouvertement années 1950, en référence aux classiques du genre, ni trop ouvertement contemporaine. C’est ainsi que des éléments très " design " peuvent y côtoyer d’autres plus rétro. Au final, tout cela reste discret, mais je suis convaincu que tous ces éléments participent à créer inconsciemment chez le spectateur l’opposition de ces deux mondes. »

(Entretien avec Stéphane Kazandjian, extrait tiré du dossier de presse)

En effet, bien que séduisante, nous avons abandonné assez vite la piste Broadway et l’univers du Music Hall pour illustrer la partie chantée : à l’évidence, nous n’avions pas les moyens suffisants pour recréer cette ambiance. Les références cinématographiques ne manquaient pas et nous risquions au mieux de souffrir de la comparaison. De plus, je craignais l’effet pièce rapportée, ce côté clip qui fait parfois sortir le spectateur du film.

C’est pourquoi, pour tous les passages chantés et dansés, nous n’avons pas opté pour un traitement particulier de l’image. En quelque sorte, nous n’étions pas pour la rupture. La lumière de la partie comédie musicale reste réaliste, plutôt douce, un peu ronde pour souligner le glamour et l’intemporalité, mais toujours en accord avec la logique du décor. Seuls les lieux et les costumes installent un univers plus sophistiqué de luxe et de mode justifié par le scénario. La performance des acteurs pour les chants et les chorégraphies suffit à faire la différence.

Pour la partie vraie vie, nous avons juste durci un peu le ton de la lumière, aidés, il faut bien le dire, par la plastique avantageuse des comédiens(nes) en présence.

J’ai voulu éclairer au plus juste pour ainsi dire, respecter le contraste naturel et chromatique propre à chaque ambiance. Nous souhaitions créer un univers urbain stylisé mais crédible de manière à faciliter l’identification aux personnages. L’idée de " vraie vie " consistait à ne pas casser l’ambiance en rajoutant des kilowatts sous prétexte d’une comédie. Je dois préciser que Stéphane Kazandjian m’a encouragé dans ce sens, ce qui n’est pas toujours la tendance du genre, où comédie rime souvent avec tout voir. Comme si on ne pouvait rire à coup sûr que sous un soleil (même artificiel) en pleine face. Personnellement, cela aurait plutôt tendance à me faire plisser les yeux que les zygomatiques.

Pour Modern Love, j’ai fait le choix de tourner en Fuji, d’une part, pour sa douceur et son rendu chaleureux dans les teintes chair. D’autre part, ne disposant pas d’une postproduction numérique, les caractéristiques spécifiques à la Fuji, tant en contraste qu’en balance de couleurs, m’intéressaient pour cette comédie romantique (Eterna 250 D pour les extérieurs et intérieurs jour et Eterna 500 pour les nuits).

Le film a donc été étalonné en " traditionnel " chez Éclair par ma vieille complice Marjolaine Mispelaere, aidée par Jean-Loup Bro. Seules quelques séquences truquées ont eu droit aux lumières du Lustre.

Mon équipe technique était composée d’autres vieux complices : Patrick Contesse (chef électricien) et Gaston Grandin (chef machiniste). Sans oublier l’ami François Hernandez qui est venu nous donner un coup de main pour cadrer la seconde caméra et Benoît Theunissen pour le Steadicam.

La première assistante caméra était une jeune complice Marie Décourt (qui pour une première en long s’en est parfaitement sortie), secondée par Vanessa Guez.

Le matériel électrique et machinerie venait de TSF, tout comme la caméra (une Arricam avec Série Cooke S4).

Le film a été produit par Galatée films et Delante films.

Pour finir, je voudrais juste remercier très sincèrement Stéphane, le réalisateur, ainsi que toute l’équipe de Modern Love pour le soutien qu’elle m’a apporté lors d’une difficulté personnelle qui m’a contraint à m’absenter du tournage quelques jours.

Bérénice Bejo et Valérie Karsenti
Bérénice Bejo et Valérie Karsenti
Bérénice Bejo et Stéphane Debac
Bérénice Bejo et Stéphane Debac
Alexandra Lamy et Stéphane Rousseau
Alexandra Lamy et Stéphane Rousseau
Bérénice Bejo et Valérie Karsenti
Bérénice Bejo et Valérie Karsenti

Technique

- Matériel électrique et machinerie : TSF
- Caméra Arricam avec Série Cooke S4 : TSF
- Pellicule : Fuji
- Laboratoire : Eclair
- Etalonnage : Marjolaine Mispelaere, et Jean-Loup Bro
- Production : Galatée films et Delante films