Nezouh

Remettons nous dans le contexte : été 2021, en plein Covid, avec vaccins et doses de rappels. Eté torride là où nous étions.
Le tournage a eu lieu en Turquie, avec une équipe d’Istanbul. Nous avons recréé à Gaziantep un appartement qui se situe, dans le récit, à Alep (Syrie), au moment où la ville devient déserte sous les bombardements. Une famille composée du père, de la mère et de leur unique fille, un jeune voisin s’immisce dans l’histoire…

Nous débutons avec des pièces éclairées à la bougie, les volets sont fermés, quelques rayons de soleil passent à travers les persiennes. Les plafonds et les fenêtres explosent lors d’un bombardement, laissant l’appartement dans un état apocalyptique, où le soleil et la lumière traversent par les trous des plafonds et des murs éventrés.
Sous une chaleur écrasante, le père tente de reconstruire l’appartement détruit en colmatant les trous avec des draps où le vent et la tempête s’engouffrent. Le seul endroit plus calme devient le toit, la nuit sous un effet lune, avec une ville tout autour entièrement éteinte.
Bien évidemment tout ceci a été un énorme challenge à fabriquer, à recréer. Je peux même dire que techniquement on a dû mettre la barre très haute, avec des effets soleils, des effets lunes sur des nacelles, des mélanges de bougies et de percées de soleil dans un même plan, des mouvements de caméra avec grue par les murs et par le toit.

© Nezouh LTD - BFI - Film4


Pour des raisons de sécurité, nous avons dû reconstituer un morceau d’appartement avec un toit terrasse, qui domine à 4 mètres du sol.
Nous avons aussi tourné dans un véritable appartement au 4e étage d’un immeuble désert, où la vue et le rapport à la ville étaient importants pour les scènes. Il a fallu mettre en place beaucoup de raccords lumière possibles à reproduire, pour lier les deux espaces.
Tout autour de l’immeuble : la ville. Elle sera reprise par endroits en VFX, pour recréer l’aspect bombardé d’Alep.
Il y avait beaucoup de visions poétiques dans le scénario, guidées par l’imagination de la jeune fille de 12 ans, elles sont traduites par des effets de lumière, de cadre ou en effets spéciaux. Par exemple, une séquence tournée en studio à Istanbul, avec une caméra phantom à 200 i/s, sur fond vert.

© Nezouh LTD - BFI - Film4


Nous avons eu un long temps de préparation, avec un découpage très précis élaboré par Soudade.

Lorsque l’histoire se situe en extérieur, l’image devient plus claire, limpide, un mélange de travelling et de Steadicam.

Hélène Louvart
Hélène Louvart


Chaque jour du tournage a été une prouesse technique. Mais chaque jour aussi a été une satisfaction d’avoir réussi.
Heureusement l’équipe était inventive, travailleuse. Vraiment de super accompagnateurs au quotidien.

Portfolio

Équipe

Directeur de la photographie additionnel : Burak Kanbir
Focus Puller : Dmitry Mikhaylov
Gaffer : Murat Asik
Key Grip : Serdal Ates
Colorist : Jodie Davidson

Technique

Matériel caméra : Arri Alexa Mini LF et série Cooke S7

synopsis

Au cœur du conflit syrien, Zeina, 14 ans, et ses parents sont parmi les derniers à encore vivre dans leur quartier assiégé de Damas. Lorsqu’un missile fait un trou béant dans leur maison, Zeina découvre une fenêtre qui ouvre sur un monde de possibilités inimaginables. Elle aime dormir à la belle étoile et se lie d’amitié avec Amer, un voisin de son âge. Quand la violence des combats s’intensifie, Zeina et ses parents sont poussés à partir, mais son père est déterminé à rester dans leur maison. Il refuse d’être un réfugié. Confrontées à un dilemme de vie ou de mort, Zeina et sa mère doivent prendre une décision.