Pour le réalisateur de "La La Land", Damien Chazelle, le film 35 mm était "l’unique option"

La Lettre AFC n°271

Dans un entretien accordé au fabricant de pellicule Kodak, Damien Chazelle, le réalisateur de La La Land – une comédie romantique à touche "films musicaux MGM" –, explique les raisons qui l’ont conduit, avec son directeur de la photographie Linus Sandgren, FSF, à choisir la pellicule 35 mm pour obtenir le côté sensuel que nécessitait l’image du film.

En tant que réalisateur, quels sont les éléments qui vous attirent le plus dans une histoire ?

J’essaie de faire les films que j’aimerais voir, ceux dont j’aimerais être le spectateur. Jusqu’à présent, je me suis intéressé à des sujets "personnels", soit qu’ils soient explicitement personnels, soit qu’ils touchent à des émotions que je connais bien. C’est ce genre de matière que j’aime le plus explorer.

Vous avez tourné dans des formats différents. A quel stade d’un projet commencez-vous à penser au format de tournage ?

Dès le départ, c’est un point de la plus haute importance. Parfois, sur certains projets, vous sentez que le choix du format a été pensé plus tard, ou fait par défaut. J’essaie d’adapter ce choix aux besoins de l’histoire. Bien sûr, il y a aussi des considérations pratiques.

Mon premier film était en 16 mm noir-et-blanc, qui est le format auquel je commençais tout juste à m’habituer. Aussi, je cherchais à tourner ce film dans un style de type documentaire. Pour Whiplash, je voulais beaucoup des plans très précis, montés de façon dynamique, c’était plutôt dans un style "staccato". Pour ces raisons, le numérique semblait être l’outil adapté.

Et maintenant, pour La La Land, c’est l’opposé. Les plans sont longs, les mouvements fluides, et il s’agit de donner du sens au décor et à la romance. De ce fait, le 35 mm était l’unique option possible pour ce film.

Linus Sandgren sur le tournage de "La La Land" - Photo Dale Robinette
Linus Sandgren sur le tournage de "La La Land"
Photo Dale Robinette

(Extrait de l’entretien traduit de l’américain par Laurent Andrieux)