Festival de Cannes 2019
Quentin Tarantino et Robert Richardson, ASC, tournent "Once Upon a Time in Hollywood" en pellicule Kodak 35 mm

« Once Upon a Time in Hollywood est difficile à décrire - c’est très frais, et ça alterne entre des histoires pleines d’humour, d’autres sérieuses ou fantasmagoriques. Mais c’est très, très, très Quentin, avec des monologues remarquables et des décors qui lui sont très personnels », dit Robert Richardson, lauréat des Oscars de la Meilleure photographie pour JFK (1991), The Aviator (2004) et Hugo Cabret (2011), et prix d’excellence de l’ASC pour l’ensemble de son œuvre en 2019.
« J’avais entendu dire que Quentin travaillait sur un projet sur les "Années d’or d’Hollywood", l’époque où des films comme Dr Dolittle ont laissé la place à d’autres tels que Bonnie and Clyde, The Graduate, In Cold Blood, Devine qui vient dîner ou Le Retour des anges de l’enfer », se souvient Robert Richardson.
« Mais je n’avais aucune idée des détails de l’histoire. J’ai été invité chez Quentin, où je me suis assis dans la cuisine pour lire le script, qui était incroyable, même s’il ne me permettait pas de lire l’acte final... Très frustrant. »
Robert Richardson se souvient des premières discussions avec Tarantino sur l’esthétique visuelle de Once Upon a Time in Hollywood : « Quentin voulait un film qui semble contemporain de 1969, avec des zooms et un look Technicolor riche et plein de couleur sanglante, tout en étant habité par des périodes plus anciennes et des séquences des vieux westerns de Rick Dalton. »

Il ajoute : « Il n’y a pas eu de débat "film ou numérique ?". Le mot numérique n’est pas dans le vocabulaire de Quentin. Tout notre travail ensemble a été tourné en pellicule Kodak. » Leurs précédentes collaborations en cinéma 35 mm incluent Kill Bill : Volume 1 et Volume 2 (2003), Inglourious Basterds (2009), Django Unchained (2012), et The Hateful Eight (2015), ce dernier tourné en film 65 mm.
« Dès le début, le format de Once Upon a Time in Hollywood était la pellicule pour grand écran - c’est-à-dire le 35 mm anamorphique - sauf pour les extraits de la série "western" télévisée de Rick Dalton, tournés en 35 mm noir et blanc 1,33:1, avec des zooms sphériques. Nous avons également filmé deux séquences chez Sharon Tate et Roman Polanski, en Kodak Ektachrome, l’une en 16 mm et l’autre en Super 8. »

Robert Richardson a choisi la négative couleur Kodak Vision3 500T 5219 et la Vision3 200T 5213 comme émulsions de base pour la production, poussant parfois l’exposition entre un demi-diaph et un diaph, principalement pour mieux profiter de la lumière naturelle d’une rue ou d’un lieu mais aussi pour pouvoir fermer le diaph et éviter de tourner à la plus grande ouverture.
« J’aime la pellicule pour plusieurs raisons, la première étant la façon dont elle restitue les peaux. Il y a une douceur difficile à obtenir en numérique. Kodak y travaille depuis de nombreuses années, donc, évidemment, ils ont un avantage. »

Pour Robert Richardson, la pellicule 35 mm comme support de capture, combinée aux anciens objectifs anamorphiques Panavision séries C et E ajustés pour la mise au point rapprochée par Dan Sasaki chez Panavision, ont contribué à évoquer la fin des années 1960, à caractériser les différentes périodes et sont essentiels à l’histoire.
- Lire l’article original, en anglais, sur le blogue de Kodak.