Technicolor et la gestion des rushes

Par Nicolas Chalons

par MPC Paris La Lettre AFC n°272

Retour sur le traitement des rushes du film Django, réalisé par Etienne Comar, qui fera l’ouverture à Berlin le 9 février. Dès les essais caméras, nous avons travaillé avec le directeur de la photographie, Christophe Beaucarne, AFC, SBC, à élaborer un "look" pour le film.

Xavier Desjours a étalonné les rushes dans une chaîne intégrant ce "look" sous la supervision de Fabien Pascal, l’étalonneur du film. L’objectif était d’avoir une image proche du rendu final afin d’avoir une chaîne cohérente jusqu’à l’étalonnage définitif.
Quelle que soit la formule retenue sur les films, nous abordons la question des rushes avec le même sérieux qu’à l’époque du photochimique.
Fort de cet héritage, nous tâchons de mettre en place, dès les essais, le meilleur workflow selon les moyens déployés sur le tournage et l’économie du film.
L’enjeu, pour nous, est de toujours bien coller aux attentes du directeur de la photographie, projet par projet. Selon les films cela signifie travailler l’image depuis des looks, des photos, des rapports images issus du tournage et, dans tous les cas, nous tâchons de maintenir un échange quotidien avec le plateau et le directeur de la photographie.

D’expérience, nous constatons à chaque étape le bénéfice d’avoir des rushes étalonnés :
- Cela sécurise le tournage ; un étalonneur vérifie la qualité technique des images et offre un retour qualitatif quotidien au plateau sous forme de rapport et de "snapshots".
- Au montage c’est la possibilité de travailler avec une image qui raccorde, un "look" proche de celui attendu au final et cela peut même influencer le choix des prises montées.
- C’est la qualité des projections intermédiaires depuis les fichiers de montage qui y gagnent grandement.
- C’est un étalonnage définitif facilité car on peut récupérer les valeurs appliquées lors des rushes et on ne "lutte" pas contre une image à laquelle on s’est habituée au montage.

La participation du laboratoire de bout en bout permet aux étalonneurs d’être impliqués au quotidien dans l’image du film et d’assurer un lien entre le plateau et le montage. D’un point de vue technique, la collecte et le traitement des métadonnées, en amont, fluidifient et facilitent la postproduction du film. Nous nous efforçons de traiter simplement les nouveaux formats et les nouvelles caméras pour que la technique ne soit jamais un frein à l’ambition artistique des directeurs de la photographie.
Pour toutes ces raisons, nous avons fait le choix de nous équiper de solutions dédiées au traitement des rushes qui répondent aux nouveaux formats de caméras et aux attentes de souplesse et de réactivité attendues par les productions. Dans les faits, et selon les projets, nous proposons d’avoir des rushes étalonnés, vérifiés, synchronisés et "backupés" à J+1.
Nous pouvons livrer soit l’entièreté des rushes soit uniquement les prises cerclées dans l’ordre désiré.
Nous mettons à disposition une plateforme de streaming sécurisée avec des accès spécifiques selon les destinataires. Nous alimentons le montage en fichiers prêts à l’emploi (MXF, Bin Avid, etc.).

Toujours dans cette volonté de maintenir un lien fort avec le plateau, nous proposons aussi d’assurer ces services à proximité du lieu de tournage. Nous disposons de solutions mobiles et de talents pour garantir une qualité de traitement/étalonnage équivalente et le même niveau de sécurisation des rushes qu’en laboratoire.
Nous accompagnons ainsi l’évolution des usages, toujours au service de la création.

Nicolas Chalons est responsable image chez Technicolor.