"Toute la mémoire du monde", 8e édition

La Lettre AFC n°306

Pour la 8e édition du Festival international du film restauré "Toute la mémoire du monde", la Cinémathèque française propose, du 4 au 8 mars 2020, d’assister à des projections exceptionnelles, dont certaines avec accompagnement musical, de partager une "Nuit de cinéma", de venir écouter les Master Classes d’Isabella Rossellini, Philip Kaufman et Rob Legato, et de découvrir les dernières inventions technologiques, les nouvelles restaurations de prestige et l’incroyable travail accompli pour sauver les œuvres du passé.

Isabella Rossellini, marraine du Festival
Isabella Rossellini est journaliste, mannequin, actrice et réalisatrice. Une femme passionnée, qui incarne une chanteuse de cabaret confrontée à la violence masculine dans Blue Velvet (David Lynch, 1986), ou une Lady à la tête du concours de la chanson la plus triste du monde dans The Saddest Music in the World (Guy Maddin, 2003). Isabella Rossellini s’intéresse également à la biologie : en 2008, elle conçoit et interprète une série de merveilleux courts métrages sur la vie sexuelle des insectes, les Green Porno.

Temps forts
- Ouverture avec la projection de Blue Velvet dans une copie 4K inédite supervisée par David Lynch
- Master Class, précédée de la projection de The Saddest Music in the World
- Séance spéciale : Casablanca, de Michael Curtiz suivi d’une rencontre avec Isabella Rossellini.

Philip Kaufman, invité d’honneur
La carrière de Philip Kaufman, cinéaste aux multiples vies, s’est construite entre risque et conviction, loin des carcans de l’industrie hollywoodienne, dans un refus profond de toute étiquette (La Légende de Jesse James, 1970 ; Les Seigneurs, 1978 ; L’Invasion des profanateurs, 1978). Il aura successivement été un réalisateur farouchement indépendant, un auteur s’épanouissant à l’avènement du Nouvel Hollywood, et un cinéaste qui aura affirmé des obsessions particulièrement complexes et abstraites, "européennes"(L’Insoutenable légèreté de l’être, 1988 ; Henry et June, 1989)

Temps forts
Masterclass, précédée de la projection des Seigneurs
Nuit "Body Snatchers" : quatre films, quatre adaptations du roman de Jack Finney par Don Siegel, Philip Kaufman, Abel Ferrara, et Oliver Hirschbiegel.

Rob Legato, invité d’honneur
L’un des plus grands créateurs d’effets spéciaux du cinéma ! Rob Legato se consacre plusieurs années à Titanic, de James Cameron (1996), pour lequel il reçoit son premier Oscar (meilleurs effets spéciaux). Il contribue ensuite à Kundun (Martin Scorsese, 1997) et Armageddon (Michael Bay, 1998), signe les effets spéciaux d’Harry Potter à l’école des sorciers (Chris Columbus, 2001). Il retrouve Scorsese pour Aviator (2004), Les Infiltrés (2006) et Hugo Cabret (deuxième statuette en 2011). En 2009, pour Avatar, de James Cameron, il conçoit une nouvelle technique d’images réelles et de synthèse. Il décroche en 2017 un troisième Oscar pour son travail sur Le Livre de la jungle, de Jon Favreau.

Temps forts
Master Class, précédée de la projection de Titanic.

Et aussi...
- Une traditionnelle sélection de restaurations menées récemment en France et dans le monde, et de raretés incontournables
- Un hommage à Mary Pickford, la petite fiancée de l’Amérique, reine du muet
- Un hommage à la Cineteca Nazionale
- Les Trésors de la Warner, avec Humphrey Bogart en trois classiques incontournables
- Sept westerns de la Columbia à redécouvrir sur grand écran
- Un hommage à Jean-Pierre Beauviala
- Les making of, une plongée inédite dans les coulisses de quelques chefs-d’œuvre du cinéma.

Voir ou revoir...
- La Légende de Jesse James, de Philip Kaufman (1970), photographié par Bruce Surtees, ASC
- Les Seigneurs, de Philip Kaufman (1978), photographié par Michael Chapman, ASC
- L’Étoffe des héros, Philip Kaufman (1983), photographié par Caleb Deschanel, ASC
- L’Insoutenable légèreté de l’être, de Philip Kaufman (1986), photographié par Sven Nykvist, ASC
- Henry et June, de Philip Kaufman (1989), photographié par Philippe Rousselot, AFC, ASC.

Hommage à Jean-Pierre Beauviala
L’un des plus grands inventeurs de l’Histoire du cinéma, de ceux qui révolutionnent les outils permettant l’enregistrement de l’image et du son. Hommage en deux longs-métrages, très différents, uniques, mais qui offrent chacun la démonstration éclatante que le choix porté sur une caméra est un acte fondateur, qui imprime le film de manière indélébile.
- Démineurs, de Kathryn Bigelow (2007), photographié par Barry Ackroyd, BSC
- Holy Motors, de Leos Carax (2011), photographié par Caroline Champetier, AFC.

Journée d’études internationale. Histoires de la couleur à l’écran
En juxtaposant les approches scientifiques et l’investigation sensible, cette journée d’études réunit restaurateurs, artistes et historiens du film et des médias. On reviendra notamment sur des procédés chromatiques oubliés et leur conservation-restauration, mais on posera également un regard sur les pratiques de production d’images, avec ou sans caméra, en ouvrant la réflexion avec la directrice de la photographie Caroline Champetier, pour la terminer avec la présentation d’un film de pure couleur de l’artiste Margaret Honda (en 70 mm).

Où voir les films ?
À la Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris 12e

Dans les salles de cinéma partenaires
L’Auditorium du Musée du Louvre (Paris 1er)
La Filmothèque (Paris 5e)
Le Reflet Médicis (Paris 5e)
L’Ecoles Cinéma Club (Paris 6e)
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé (Paris 13e)
Le Centre Pompidou (Paris 4e)
L’UGC Ciné-Cité Bercy (Paris 12e)

A noter enfin que le CNC, Hiventy et Kodak sont au nombre des partenaires de la 8e édition de "Toute la mémoire du monde".