Aperçu de l’atelier Sony Venice mené par Todd Bell

Par Thierry Beaumel pour l’AFC

Dans le gymnase de l’Université d’économie de Bygdoszcz, le dernier workshop de la semaine, avec le chef opérateur Todd Bell. Projection de quelques plans du film qu’il vient de terminer dans le sud de la France, avec de beaux extérieurs pleins de soleil et des intérieurs très intimistes, certains à la bougie. Tourné en Sony Venice avec des optiques Hawk. Projection du making of du tournage d’une pub Audi.

Todd Bell a choisi d’orienter son workshop sur la facilité que lui offre la Venice pour choisir ses optiques et contrôler leur rendu en fonction du diaphragme. Sur le plateau, une belle découverte de Paris a été installée par Rosco. La toile tendue comporte des parties semi-transparentes correspondant aux fenêtres et lumières de l’image et peuvent être éclairées par derrière. Nous avons droit à une démonstration du passage du jour à la nuit avec la tour Eiffel illuminée. Très convaincant.

Première mise en place, travelling avant vers une jeune fille ouvrant un beau paquet cadeau, le soir, dans son bureau, la tour Eiffel illuminée par la fenêtre. L’idée de Todd est de refaire le même plan à quatre ouvertures différentes pour modifier le rendu. Hawk anamorphique, série C 50 mm. L’avantage du capteur plein format de la Venice permet d’utiliser les optiques sphériques aussi bien qu’anamorphiques. Très rapidement, en changeant les gris neutres intégrés à la caméra et en changeant la sensibilité du capteur, il va refaire le plan à quatre diaphs différents. Puis idem avec d’autres optiques pour montrer les différences de rendu dans les hautes lumières, les diffusions apportées par ces optiques, surtout à pleine ouverture. Puis il utilisera un T1 sphérique et enfin des anamorphiques 1,3 sur le plein capteur en 6K.
Le DIT, Pablo, de chez Mission, nous explique que le rendu et la texture des images restent mélangeables entre la sensibilité 500 et 2 500 ISO. Il change donc la sensibilité et utilise les gris neutres pour pouvoir tourner au diaph choisi pour son rendu esthétique. Il va plus loin en expliquant que les différents formats d’enregistrement (RAW, XOCN et XOCN LT) sont aussi à utiliser pour des rendus de textures différents. Par exemple, le XOCN LT est un peu plus soft et se combine parfaitement à une image un peu diffusée sur des gros plans d’actrices.
A l’inverse un plan large de paysage profitera de la pleine définition en RAW au plus haut débit. Selon lui, tous ces formats raccordent entre eux. Il rappelle aussi la nécessité d’afficher la bonne température de couleur à chaque prise (et surtout en multi-caméras) car ce n’est pas une métadonnée chez Sony, cela change la réaction du capteur.
Todd nous montre l’utilisation de la visualisation Hight Light et Low Light. Une lampe de bureau est allumée dans le champ et sur la visualisation en Rec 709 est un peu brûlée, un appui sur un bouton permet immédiatement de décaler la visualisation sur la partie haute du signal et vérifier que toutes les informations sont conservées. Il y a la même fonction pour les basses lumières. Tout cela en conservant un rendu de contraste normal.

Après la pause, on va utiliser le nouveau déport de capteur, suspendu à un Easy Rig, le corps caméra dans le dos. Todd a préparé une lumière jour pour un rendu plus "social". Il va utiliser des chefs opérateurs parmi le public pour faire différents plans portés dont un suivi depuis le fond de la salle dans la quasi obscurité jusqu’au plateau.

La sensibilité sans bruit visible est au rendez-vous. Le DIT nous confirmera avoir utilisé la caméra à 4 000 ISO lors du tournage des plans bougies du film Horses Latitude projetés au début.
Lors d’un changement de batterie, Todd insiste sur la rapidité de redémarrage de la caméra (une image apparait en quelques secondes).

Sony mettra en ligne les images de ce workshop prochainement.