Tricheuse

Tricheuse est ma première collaboration avec Jean-François Davy, cinéaste culte des années 1970 qui avait abandonné la mise en scène pendant de nombreuses années pour revenir en 2006 avec Les Aiguilles rouges.
Il s’agit d’une comédie romantique tirant vers le burlesque tout en s’appuyant sur des réalités sociales et culturelles de la société française d’aujourd’hui.

Les situations délirantes et les quiproquos enchaînés du scénario m’ont instinctivement emmené vers un univers visuel proche de la bande dessinée.
J’ai pris un grand plaisir à me servir à fond de " l’outil HD ", à la prise de vues et à l’étalonnage, pour emmener le film vers cet univers.
La légèreté de l’équipement caméra m’a également permis de tourner les séquences de la fête de la musique en conditions de reportage quasiment sans ajout de lumière, en nous mêlant à la foule de cette soirée avec les comédiens.

L’histoire se déroulant au début de l’été, j’ai pu créer une image radieuse et ensoleillée, en laissant entrer dans les décors intérieurs des rayons de soleil tantôt réels tantôt simulés aux HMI. Les visages des interprètes étaient éclairés naturellement par les rebonds de lumière que je complétais à l’aide de sources diffuses type " fluos ". J’avais vraiment envie d’une image très colorée et lumineuse qui me paraissait correspondre à la gaieté et la bonne humeur de ce film où les protagonistes affrontent leur difficulté sans perdre leur sens de l’humour. Je voulais que l’on ressorte de ce film le sourire aux lèvres aussi grâce à la " luminothérapie " de la photographie.

Le décor principal (l’appartement qu’occupe Hélène de Fougerolles) n’est pas un décor de studio mais un appartement réel. Sa photogénie est indéniable mais il s’est révélé difficile à filmer. Ses grandes baies vitrées étaient des surfaces réfléchissantes très contraignantes et il était souvent difficile de ne pas y voir la perche ou les projecteurs dès que la caméra était en mouvement, sans parler de la découverte sur le front de Seine que je voulais à tout prix éviter de " cramer ".

J’ai pu m’appuyer sur l’incroyable photogénie d’Hélène de Fougerolles et du reste du casting pour donner au film ce côté " glamour " que souhaitait Jean-François Davy. Le travail avec ce dernier est assez étonnant dans le sens où il prend constamment des libertés avec le scénario écrit, réécrivant sans cesse, ajoutant des scènes, en enlevant d’autres, ajoutant même des personnages non prévus dans le scénario.
Cette liberté était à la fois déstabilisante et stimulante pour moi. Je pense qu’elle a dû par contre causer quelques insomnies à notre première assistante mise en scène Julie Navarro qui devait modifier le plan de travail " à vue ".

Mon équipe image était constituée de Patrick Chizalet à la machinerie et Marc Elusse à l’électricité et une toute nouvelle équipe caméra : Raoul Fernandez et Emilie Auje.
La caméra (Sony 900R) venait de chez Tatou, la machinerie de chez KGS et la lumière de chez Transpalux. Etalonnage numérique par Arnaud Gallinière et argentique par Christophe Bousquet chez GTC, deux merveilleux collaborateurs.

Les photos publiées ci-contre sont de David Verlant.

Portfolio

Équipe

Assistants caméra : Raoul Fernandez et Emilie Auje
Chef machiniste : Patrick Chizalet
Chef électricien : Marc Elusse
Etalonnage numérique : Arnaud Gallinière
Etalonnage argentique : Christophe Bousquet

Technique

Caméra Sony 900R (Tatou)
Matériel machinerie : KGS
Matériel lumière : Transpalux
Laboratoire : GTC