Triste évènement

par Jean-Jacques Bouhon

La Lettre AFC n°160

Gérald était un homme généreux et la convivialité de ces réunions en était la preuve. Bien sûr, ces soirées étaient également destinées à promouvoir la pellicule Fuji, mais il y régnait surtout une joyeuse ambiance et le " marketing " n’y était jamais vulgaire ni trop en avant. Avant que l’AFC même n’existe, elles furent l’occasion de parler entre nous, directeurs de la photo, et d’apprendre à un peu nous connaître et à nous reconnaître comme pairs et non concurrents.

Il incarna ensuite, aux côtés d’Agfa et de Kodak, l’une des " bonnes fées " qui se penchèrent sur le berceau de l’AFC.

Géralf Fiévet
Géralf Fiévet


Gérald était aussi d’une discrétion et d’une modestie remarquables ; c’est pourquoi il n’a sans doute pas voulu que nous sachions, jusqu’au dernier moment, à quel point il était atteint.

Gérald tu vas nous manquer. L’AFC a perdu plus qu’un parrain : un ami, et partage le chagrin d’Annick et de ses collaborateurs.

Cet automne, par un singulier concours de circonstances, voit le départ de Monique Koudrine pour une retraite bien méritée. Monique nous a également soutenus avec une constance remarquable tout au long de sa carrière chez Kodak. Monique, tu seras toujours la bienvenue à nos avant-premières et autres manifestations. Et bienvenue à Nicolas Berard dans ses nouvelles fonctions. Nous avons déjà pu l’apprécier depuis de longues années.

Cet automne, encore, nous amène, par ailleurs, un lot de " mauvais coups ".

Tout d’abord, l’ajournement du vote de la loi sur l’intermittence à la suite de manœuvres inqualifiables - alors que, pour une fois, des parlementaires de tous bords s’étaient réunis pour la mettre au point - et l’annonce concomitante (et non fortuite) par certaines confédérations syndicales très minoritaires qu’elles allaient signer le nouveau protocole, régissant notre régime Assédic.

A l’initiative de la SRF, une Lettre ouverte interpelle ces confédérations syndicales. A la suite d’un vote rapide et unanime des membres de notre Conseil d’administration, l’AFC a signé, aux côtés de nombreuses associations professionnelles, ce texte que vous pourrez lire dans les pages suivantes.

Pour couronner le tout, l’ensemble des organisations de producteurs propose une diminution des salaires minima conventionnels ! A quelque chose, malheur est bon : les principales organisations syndicales représentatives (SNTPCT, SNTR-CGT et SGTIF-CGT) se sont mises d’accord sur une plateforme revendicative :

  • Maintien des salaires minima actuels, base 39 heures
  • Revalorisation des salaires pour un certain nombre de fonctions et des plus bas salaires
  • Maintien des pourcentages des majorations (heures supplémentaires, heures de nuit, dimanche, jours fériés, 6e jour à Paris/RP)
  • Revalorisation tous les semestres des grilles de salaires minima
  • Et sur l’organisation d’une journée d’action le mercredi 29 novembre sur ces bases devant le CNC.

    A l’heure où vous lirez ces lignes, nous en saurons certainement plus.

    L’AFC n’est pas un syndicat, mais je pense que nous ne pouvons pas rester sans réactions devant les multiples attaques dont notre profession est la cible. Notre avenir à tous dépend de nos facultés de mobilisation et de notre solidarité avec le reste de la profession.

    Il y a des automnes qu’on aimerait vite oublier...