Uprising

En dépit d’un sujet grave, le soulèvement du Ghetto de Varsovie, ce fût un des tournages les plus passionnants : soixante-douze jours de montagnes russes avec tous les jours un nouveau défi à relever : des scènes intimes, des scènes de foule, des scènes de guerre, des plans à l’épaule qui finissent dans les airs sur une grue, jusqu’à trois chariots sur le même rail, le soleil qui n’est jamais là quand il faut ou qui disparaît après avoir brillé quelques heures, des scènes dans les égouts la nuit, le pire "gaffer" de ma vie (il a pourtant travaillé avec Fellini), une trentaine de nationalités dans l’équipe, Un décor principal gigantesque, un acteur très connu absolument odieux avec tout le monde (Donald Sutherland mais, Dieu merci, il n’est resté qu’une semaine, Jon Voight lui est un amour). Jon Avnet, le réalisateur, avait manifesté le désir d’une lumière simple, comme venant d’une seule source, avec les personnages entrant ou sortant de zones de lumière très définies, je n’ai, évidemment pas pu respecter sa volonté très souvent, j’ai tout de même essayé quand les décors et les situations s’y prêtaient. Un article très détaillé dans le numéro de novembre de l’American Cinematographer permet d’en savoir un peu plus.
Produit pour le marché domestique américain par NBC et montré là-bas haché par la publicité, en deux soirées consécutives, il a été coproduit par Warner Bros. qui le vend dans le reste du monde, en France au cinéma et dans une version raccourcie, que je ne connais pas, mais, qui gagne une exposition plus brève. La postproduction a suivi un cours traditionnel, copie travail film qui suit les variations du montage Avid, et j’ai étalonné le film avant de faire le transfert vidéo. Beverly Wood, la formidable chimiste du laboratoire Deluxe, après les deux essais ratés que je lui avais demandés et qui lui ont permis de comprendre ce que je voulais, a dosé secrètement (!) un traitement de l’interpositif qui permet d’avoir une sorte d’ENR sur toutes les copies et à moindres frais.
Pellicule Kodak 77 et 84 principalement, développée par Barrandov à Prague et finie par Deluxe à Los Angeles. Une vieille série Cooke sur des Moviecam SL, tout le matériel, caméra et électrique, loué chez Arri à Munich. J’ajouterai, enfin, qu’Antoine Roch m’a remplacé les derniers jours de tournage. »