Agents secrets

Le projet Agents secrets a démarré par une copieuse préparation de plusieurs semaines pendant lesquelles avec le réalisateur nous avons repéré de nombreux décors notamment en Suisse, Turquie, Maroc, France. Juste pour l’anecdote, quelques semaines plus tard, pendant le tournage, le hasard de l’actualité a fait que, pour cause de guerre en Irak, les séquences initialement prévues en Turquie ont été réalisées à Casablanca.

Nous avons mis aussi à profit ce temps de préparation pour tourner certains plans en équipe légère, en particulier la chute libre de Vincent Cassel, (qui tenait à faire ce saut lui-même, sans trucages, après un bon entraînement !) prises de vues réalisées en Espagne avec un cadreur aérien équipé d’une caméra casque Bell & Howell 35 mm.
Pendant cette période de pré tournage, avec les techniciens concernés, nous nous sommes régulièrement rencontrés afin de trouver les meilleures solutions pour les trucages et les effets spéciaux numériques, mettre au point les cascades, définir les choix et les options artistiques. J’ai aussi consacré pas mal de temps à des essais plus personnels de pellicule et travaux de laboratoire.

Après Scènes de crime, un premier film au budget modeste, tourné en 33 jours, c’était ma deuxième expérience avec Frédéric Schoendoerffer.
Pour un film plus ambitieux, nous avons, cette fois-ci, bénéficié d’un financement plus confortable et d’environ 70 jours de tournage, entrecoupés par les voyages entre les différents pays et le temps pris par l’acheminement du matériel car, pour l’essentiel, l’équipement suivait d’un pays à l’autre.
J’ai eu la chance, tout au long du film, de conserver mon équipe, à savoir : assistants caméra, équipe électrique et machinerie.

Les nombreux décors, la variété des scènes et situations liées à l’histoire qui est itinérante ont fait que le rythme de tournage était très rapide, les options d’éclairage et de lumière radicales, dans le sens où, les conditions météo ou de plateau n’étant pas toujours idéales, il fallait bien avancer, vite, parfois très vite, trouver des solutions et essayer de garder pour l’image un intérêt qui soutienne le scénario.
Excepté les quelques plans truqués (une scène de baignade et de plongée sous-marine, effet fin de jour et nuit) traités en numérique, nous avions, Frédéric et moi, opté en préparation pour un étalonnage traditionnel argentique. Ce qui, en quelque sorte, scellait nos choix sur la photo, et garantissait la pérennité de nos options sur l’image. Pas de charabia en phase de postproduction. »

Je remercie vivement Michel Hu pour la qualité de son travail d’étalonnage et le suivi de la fabrication des différents éléments du film.
Après de nombreuses années au service de l’image, il a acquis une grande connaissance et une grande expérience du traitement de la photo argentique. Il termine sa carrière avec Agents secrets et part à la retraire le 31 mars, jour de la sortie du film. Il a tenu à organiser son planning comme cela.

Charlet Record a cadré les prises de vues aériennes en hélico.
Christian Petron, célèbre " cameraman " aquatique, a opéré les prises de vues sous-marines.

Équipe

Prises de vues aériennes : Charlet Record
Prises de vues sous-marines : Christian Petron
Opérateur Steadicam : Eric Catlan

Technique

Pellicule : Kodak
Matériel caméra : Panavision-Alga, Super 35, format 2,35
Optiques : Primo " Close focus "
Grue SuperTechno : LoumaSystems
Laboratoire : GTC, étalonneur Michel Hu