Mademoiselle Chambon

Adaptation du roman d’Eric Holder, Mademoiselle Chambon est une comédie dramatique de Stéphane Brizé. C’est ma première collaboration avec Stéphane que j’ai rencontré par l’intermédiaire du producteur Gilles Sacuto.
C’est une histoire d’amour extrêmement simple, qui « tiendrait sur un ticket de métro » comme le dit Stéphane : un homme marié rencontre une femme, l’institutrice de son fils, et en tombe amoureux... Histoire banale dont Stéphane a traité de façon fort délicate et juste l’introspection des rapports amoureux.
Antoine Héberlé, à l'œilleton, et Sandrine Kiberlain - Sur le tournage de <i>Mademoiselle Chambon</i> de Séphane Brizé
Antoine Héberlé, à l’œilleton, et Sandrine Kiberlain
Sur le tournage de Mademoiselle Chambon de Séphane Brizé


C’est un film subtil et sensible, dans lequel Stéphane a surpassé l’épure et la simplicité de Je ne suis pas là pour être aimé.
J’ai été impressionné par sa direction d’acteurs. J’ai eu un immense plaisir à retrouver Sandrine Kiberlain et à rencontrer Vincent Lindon.
La mise en scène est sans fioritures ni apprêtée, souvent en plans séquence. Il cherche la beauté simple et naturelle des choses.

On a fait pas mal d’essais pour déterminer le support de tournage. Stéphane voulait une image assez âpre avec du grain, je lui ai montré des choses en 16 mm, en 16 mm scanné, (j’avais fait aussi des essais concluants au Brésil d’un TC HD avec retour sur film), des essais en Panasonic 3000, mais nous restions indécis devant ces images pas assez définies ou trop brillantes, et sans âpreté ni matière en ce qui concerne la Panasonic. Finalement, au cours d’une projection de ces essais, la question du format a resurgi, et nous avons décidé de tourner en 2,35, ce qui nous a ramenés au Super 35 3 perfos.
Nous avons tourné avec une caméra Panavision Millenium, des optiques Primo de chez Panavision Alga, les pellicules Kodak 5212 et 5218, sans traitement spécial. Au départ nous avions opté pour un traitement sans blanchiment très léger sur l’interpositif, mais au tout dernier moment, Stéphane a eu peur que l’on dénature l’image et quand il a vu la première copie étalonnée, l’image lui a plu comme ça.

J’ai choisi de tirer les copies sur Agfa, très fine avec un rendu légèrement plus brillant que la Kodak 83. Le choix du laboratoire Arane me tenait à cœur pour mener à bien ces différents essais. Luc Pourrinet et son équipe sont toujours aussi attentifs au suivi. Les positifs ont été tirés chez Eclair. Le matériel lumière vient de chez Transpalux.
Le tournage s’est fait moitié en région Paca, moitié à Paris dont une partie en faux studio (appartement de Mademoiselle Chambon), et enfin deux jours à Chartres pour le décor de la gare.

Assistantes caméra : Marie Demaison et Marie Celette
Chef machino : Nicolas Eon
Chef électro : Sacha Chvatchko (mes deux compagnons de Marseille).

(Propos recueillis par Isabelle Scala)

Technique

Pellicules négatives : Kodak 5212 et 5218
Matériel caméra : Panavision Alga Techno, Panavision Millenium, optiques Primo
Matériel lumière : Transpalux
Laboratoire : Arane
Pellicule positive : Agfa
Tirage des copies : Eclair