Maya
Paru le La Lettre AFC n°292

Puis il y a eu des journées entières à travailler sur le découpage que Mia avait préalablement conçu, l’adapter aux décors pressentis, puis le réadapter, le réviser, le récapituler dans les lieux définitivement choisis.
Les plannings et les calendriers étant un vaste terrain glissant, je n’ai pu rester aux côtés de Mia pour le tout début du tournage (en Jordanie et un peu sur Paris) et c’est Céline Bozon, AFC, qui m’a remplacée pour ce début de période. Puis, pour la fin du tournage en Inde, cela a été Claire Mathon, AFC. Et dans les deux cas, cela s’est très bien passé. Mia a été compréhensive à mon égard, assumant les conséquences des fluctuations des plannings, très courant dans notre profession.
Et puis, il y avait l’inconnu de l’Inde. Pas trop en tant que pays (Mia connaissait bien cette partie de l’Inde) et je connaissais aussi ce pays, mais plutôt comment arriver à mélanger notre culture de cinéma avec celle de l’Inde, avec l’univers de Mia, s’adapter à ce qu’ils nous proposaient tout en imposant nos souhaits…
Nous avons apporté une grande partie du matériel (caméra, électricité) et la machinerie a été prise à Bombay. L’équipe a été principalement française, avec aussi un important mélange de techniciens indiens également. Nous nous sommes adaptées à leur méthode et ils se sont adaptés à la nôtre.
Mais avec finalement une certaine facilité, car Mia était très précise dans ses souhaits et techniquement, nous étions vraiment prêtes.
En 35 mm, 2 perfos, avec le laboratoire de développement à Bombay. On voyait les rushes très en décalé, mais nous n’avions pas peur de cela.

Nous sommes repartis quelques semaines après pour raconter "le voyage de Gabriel" – moment d’une dizaine de minutes dans le film – dans différentes villes indiennes, et là, on a pu vraiment s’amuser à composer avec les éléments qui nous entouraient.
Je chargeais et déchargeais les magasins (en Super 16 mm cette fois-ci) dans ma chambre d’hôtel, pendant que Mia établissait le planning du lendemain.
On se sentait libre, sans trop de pression sur nos épaules.
Le film est très gracieux, très sensible, très à l’image de Mia.
Avec cette fluidité dans le regard, cette forme de simplicité du point de vue cinématographique, très étudié, en adéquation avec les personnages.
Et merci vraiment à toute l’équipe, à tous les postes.
Dans le portfolio ci-dessous, quelques images issues du film
Équipe
Chef électricienne : Marianne LamourAssistant opérateur : Nourédyne Amroun
Chef machiniste : Ahmed Zaoui
Technique
Matériel caméra, lumière : Transpacam (Arricam 2 perfs, format 1,85, série Cooke S4 / Aaton Super 16 mm, Zeiss Ultra Prime), TranspaluxEtalonnage : Moritz Peters, Studio Basis