Entre références au western classique (L’Homme des vallées perdues ou La Piste des géants) et clins d’œil à leur propre univers, les frères Coen balayent un large spectre du mythe cinématographique américain. Six petits films avec chacun son univers mais qui conservent tous une patte unique de réalisation et de montage. Bruno Delbonnel, AFC, ASC, profite de son passage à Bydgoszcz pour nous faire part de ce moment de travail privilégié avec deux des plus grands cinéastes actuels.
Présenté dans le cadre de la Compétition Premier film, The Guilty, de Gustav Möller, est un thriller en huis clos dans un centre téléphonique de la police danoise. Le film est un échange en temps réel entre le personnage principal qui reçoit l’appel (interprété par Jakob Cedergren) et une jeune femme en détresse de l’autre côté de la ligne. Le réalisateur danois et son chef opérateur, Jasper Spanning, récemment sortis de l’école de cinéma de Copenhague nous expliquent les enjeux de ce premier film pas comme les autres.
Sélectionné à la fois dans les compétitions Premier film et Première photographie, The Iron Orchard, de Ty Roberts, raconte le trajet d’un jeune homme parti travailler dans les champs de pétrole du Texas juste avant la Seconde Guerre mondiale. Se déroulant sur trois périodes, c’est aussi une histoire d’amour et une étude sociologique de la société américaine de l’époque. Mathieu Plainfossé y signe l’image pour la première fois de sa carrière en long métrage et profite de cette édition 2018 pour nous parler de "Hard Rain". Une autre histoire d’amour mettant en scène la chanteuse suédoise Lykke Li, dont le vidéo-clip est en compétition pour une Grenouille d’or.
Dans un documentaire touchant et original, la directrice de la photographie et réalisatrice néerlandaise Claire Pijman, NSC, offre un portrait du chef opérateur Robby Müller, NSC, collaborateur mythique de Wim Wenders, Jim Jarmusch et Lars Von Trier. Le film est bâti sur une série d’archives personnelles transmises à la réalisatrice par Robby Müller dans les dernières années de sa vie. La maladie l’empêchant alors de s’exprimer, c’est avant tout à travers ce journal intime tourné en vidéo 8 mm que l’artiste nous transmet un précieux testament, plusieurs cinéastes venant en complément partager leur souvenirs. (FR)
Dans un déluge de plans réalisés au grand angle, le réalisateur grec Yórgos Lánthimos propose cette année à Camerimage une sorte de version lesbienne et Rock ’n’ Roll des Liaisons dangereuses. Un jeu d’échecs, de séduction et de pouvoir entre trois femmes au sommet de la hiérarchie dans l’Angleterre de 1710. Lumière naturelle, fish-eye et panoramiques filés sont au programme de ce voyage dans le temps un peu hors normes, qui évoque à la fois Barry Lindon pour son utilisation de la lumière naturelle, l’univers du théâtre - pour son quasi huis clos dans un château -, et l’univers de certains vidéo-clips pour son choix d’optiques. C’est le très Rock ’n’ Roll Robbie Ryan (badge des Rolling Stones accroché à son chandail bleu troué) qui s’est prêté au traditionnel jeu des questions-réponses à l’issue de la projection peu avant minuit.
Volontairement très éloigné de la traditionnelle saga héroïque américaine, le biopic de Damien Chazelle, First Man (Le Premier homme sur la Lune) se veut intimiste et sombre, et dépeint les difficultés d’un couple à la suite de la perte de leur premier enfant. Alternant beaucoup de techniques de prise de vues différentes selon les séquences, Linus Sandgren, FSF, fait de nouveau équipe avec le jeune réalisateur, tous deux oscarisés pour La La Land. Il nous parle de cet aspect peut-être un peu moins spectaculaire, mais tout aussi important pour lui, de la fabrication du film. (FR)
Entre étude historique et conte fantastique, la série "The Terror" est adaptée du livre culte de Dan Simmons narrant l’expédition britannique de 1848 partie dans l’Arctique à la recherche du passage du Nord-Ouest. Les deux bateaux (le HMS Terror et l’Erebus) ayant disparu sans jamais laisser de traces, le producteur Ridley Scott trouve ici une nouvelle déclinaison d’un thème qu’il explore depuis le premier Alien, il y a quarante ans. (FR)
Je me souviens de la première fois où j’ai rencontré Julian. C’était il y a douze ans, à Los Angeles, alors que je tournais Salomé, que mettait en scène Al Pacino. Un film indépendant très expérimental, et comme Al jouait et mettait en scène tout à la fois, je me retrouvais souvent très seul à décider des plans et des angles de caméra.
Tourné en deux semaines "comme un film de potes", ce Climax est fidèle aux thèmes et au style de Gaspar Noé (sexe, drogue et descente aux enfers). Mélangeant improvisation et travail extrêmement répété sur le plateau (comme la longue chorégraphie qui ouvre le film), Benoît Debie, SBC, nous explique comment il a abordé ce tournage plein d’énergie et de choses un peu dingues... (FR)
A l’occasion de la sortie en salles, le 15 août 2018, du Monde est à toi, de Romain Gavras, lire ou relire l’entretien accordé par le réalisateur et le directeur de la photographie André Chemetoff à propos de leur travail sur le film, sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs au 71e Festival de Cannes.
A l’occasion de la sortie sur les écrans, le 8 août 2018, de Under The Silver Lake, de David Robert Mitchell, voir ou revoir l’entretien filmé à propos du travail effectué par le directeur de la photographie Michael Gioulakis sur le film, en Compétition officielle au 71e Festival de Cannes.
A l’occasion de la sortie sur les écrans, le 27 juin 2018, d’Un couteau dans le cœur, de Yann Gonzalez, lire ou relire l’entretien accordé par le directeur de la photographie Simon Beaufils à propos de son travail sur le film, en Compétition officielle au 71e Festival de Cannes.
A l’occasion de la présence sur les écrans, depuis le 9 mai 2018, de Todos lo saben (Everybody Knows), d’Asghar Frahadi, lire ou relire l’entretien accordé par le directeur de la photographie José Luis Alcaine à propos de son travail sur le film, en Sélection officielle Hors Compétition au 71e Festival de Cannes.
Programmé à Cannes Classics, Cyrano de Bergerac, de Jean-Paul Rappeneau, photographié par Pierre Lhomme, AFC, était projeté dans une version restaurée. Quelques mots sur la restauration du film par L’Image Retrouvée et son étalonnage, supervisé par Jean-Paul Rappeneau et Pierre Lhomme, et effectué par Sébastien Mingam.
Vincennes étant historiquement une ville de cinéma - celle de Charles Pathé et de Kodak, qui y a eu l’une de ses usines -, Vincennes TV.fr, "la télévision citoyenne des Vincennois", réalise souvent des reportages sur le 7e art, en particulier au moment du Festival du patrimoine. Ayant souhaité donner la parole à des directeurs de la photographie français présents à Cannes, cette WebTV de proximité s’est rapprochée de l’AFC et s’est entretenue avec Rémy Chevrin, Claude Garnier et Gilles Porte.
Cyrano de Bergerac, le film de Jean-Paul Rappeneau photographié par Pierre Lhomme, AFC, était en Sélection officielle du 71e Festival de Cannes et programmé à Cannes Classics dans une version restaurée. Pour en savoir plus sur une partie du travail de Pierre Lhomme, rien de tel que de lire ou relire un entretien datant de l’époque de la sortie du film sur les écrans, en 1990, et publié dans l’un des tout premiers Cahiers de l’AFC.
Le réalisateur Yann Gonzalez concourrait pour la Caméra d’or à Cannes en 2013 avec Les Rencontres d’après-minuit. Son film Un couteau dans le cœur est en Compétition officielle de ce 71e Festival, événement assez rare pour un deuxième long métrage. Simon Beaufils, son fidèle directeur de la photographie, a travaillé récemment avec Julia Kowalski pour Crache cœur, Justine Triet pour Victoria et Christophe Regin pour La Surface de réparation. Il témoigne ici de l’engagement cinématographique de ce jeune réalisateur qu’il aime accompagner dans son grand plaisir de cinéma. (BB)