Les Choses humaines

Sixième collaboration avec Yvan Attal sur un genre nouveau pour nous deux : le film de procès et d’investigation.
D’après le roman de Karine Thuil Les Choses humaines, le film s’interroge sur la problématique du consentement et du rapport à la sexualité selon les provenances sociales, culturelles et religieuses.
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Nous avons fait le choix d’une caméra à l’épaule pour toute la partie investigation et d’une caméra beaucoup plus posée sur dolly pour la partie du procès (référence à Depardon).

Rémy Chevrin
Rémy Chevrin


Pour le Super 16 mm, j’ai fait le choix d’un développement poussé d’1 diaph sur de la 7219 afin de retrouver de la saturation, du grain et du contraste. Nous voulions donner à l’évocation du souvenir de l’agression sexuelle une idée de souvenir nébuleux lointain dans le cerveau et transformé par le temps et les sensations.
Un grand plaisir à retrouver le jeune Ben Attal dans le rôle principal et qui nous propose une révélation 2022 magnifique pleine de retenue et de justesse.

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Une jeune actrice, Suzanne Jouannet, qui porte une souffrance incroyable avec une émotion qui a touché l’équipe jour après jour.
Ma fidèle équipe à la caméra François Gallet, Raphaelle Imperatori et tous ceux qui se sont joints à nous lors des deuxièmes équipes.
Un bravo grandissime à Thibault Marsan, l’opérateur Steadicam émérite et si précis.
Mille mercis à Marjolaine qui m’a accompagné sur l’étalonnage final dont je parlerai en fin d’article.
Enfin une découverte d’une équipe lumière machinerie toute nouvelle : Benjamin Moreau, chef électricien, et François Comparot, chef machiniste.

De g à d : Alexis Bouladoux et David Padilla (machinistes) et François Comparot (chef machiniste) - Photo Rémy Chevrin
De g à d : Alexis Bouladoux et David Padilla (machinistes) et François Comparot (chef machiniste)
Photo Rémy Chevrin


Etalonnage :
Nous avons déterminé un espace couleur qui nous permette à la fois de maîtriser les différentes particularités colorimétriques de chacune des caméras présentes lors du tournage, à savoir une RED Monstro et une Arri 16 mm, et d’obtenir une réponse cohérente des outils d’étalonnage que sont principalement le filmgrade, le basegrade et le hue shift pour ma part.
Nous avons choisi de travailler dans l’espace Tlog / E-gamut (ACES propre à FilmLight) sur l’entièreté du projet.
Chaque caméra a été détectée automatiquement par le logiciel selon son identité propre à savoir pour la RED du log3G10 wide gamut et pour le 16 mm de l’ADX log.
Afin de respecter au mieux la captation plateau, nous avons appliqué à la RED, une DRT IPP2 (Display Rendering Transform) permettant de la flexibilité dans les hautes lumières puis additionné un look, le Z-101 Old film proposé par Baselight et validé lors des essais caméras.
Ce look, mis sous forme de layer et donc quantifiable au plan par plan grâce à la fonction d’opacité du layer, additionné à une pose originelle de 1 600 ISO, nous a permis de révéler une texture plus organique de la RED.
Ce look ne fut pas nécessaire sur le 16 mm, le film stock possédant déjà sa propre identité en terme de texture.

  • Bande annonce officielle :

    https://youtu.be/-GsG-xPDV7c

Équipe

Opérateur Steadicam : Thibault Marsan, AFCS
Assistants caméra : François Gallet et Raphaelle Imperatori
Chef électricien : Benjamin Moreau
Chef machiniste : François Comparot

Technique

Matériel caméra : Panavision (RED Monstro 4,5K et série anamorphique T, format 2.39 ; caméra Aaton Super 16 mm)
Matériel lumière : Cinélum, Airstar et K5600
Matériel machinerie : Cinesyl
Laboratoire : M141 et Hiventy
Pellicule : Kodak Vision3 7219 (développement poussé d’1 diaph)

synopsis

Un jeune homme est accusé d’avoir violé une jeune femme. Qui est ce jeune homme et qui est cette jeune femme ? Est-il coupable ou est-il innocent ? Est-elle victime ou uniquement dans un désir de vengeance, comme l’affirme l’accusé. N’y a-t-il qu’une seule vérité ? Les choses humaines, interroge le monde contemporain, démonte la mécanique impitoyable de la machine judiciaire et nous confronte à nos propres peurs.