Fureur

« Fureur est la quatrième fiction cinématographique de Karim Dridi. Ce film marque un tournant dans sa filmographie. Karim tenait à réaliser un film pour un large public, sur les thèmes qui lui sont chers, la boxe et les relations entre communautés. Karim définit le film comme un "Roméo et Juliette" entre deux familles, l’une chinoise et l’autre franco-espagnole.
Il a obtenu de Gaumont de travailler avec ADR, ses producteurs habituels, Alain Rozannes et Pascal Verroust.

Karim connaît bien le milieu de la boxe. A notre première rencontre, il a beaucoup insisté sur le fait de vouloir filmer caméra à l’épaule, il m’a demandé mon accord pour qu’il cadre tout ce qui tournait autour des scènes de boxe et même plus si cela lui était possible.
Je crois que ma réponse ne pouvait être autre que oui, et je dois dire que le challenge ne me dérangeait pas. A l’arrivée, Karim a surtout cadré les scènes de combat, me laissant le soin d’assurer le reste des prises de vues caméra à l’épaule.
Pour les scènes de boxe, pas de doublures, ni cascadeurs, ni régleurs pour les combats. Karim s’est entouré de boxeurs professionnels pour régler la chorégraphie des combats.
Son style de travail est assez particulier. Il fait une très longue mise en place en espérant tourner le plus en plan séquence. Il répète beaucoup pour les places et le jeu, espérant souvent que la première prise sera la bonne. Cela nous est parfois arrivé.

Il n’aime pas trop la technique, plus à l’aise caméra au poing. Sur ce film, il a fait un effort pour intégrer dans son écriture des plans à la grue ou en travelling. Il tenait à filmer les scènes dans la communauté chinoise avec plus de sérénité dans les mouvements de caméra.
Nous avons fait des essais, pas assez malheureusement, en particulier pour la dernière scène sur le toit.

Finalement, j’ai mélangé de la Kodak 5279 et de la 5284 pour marquer discrètement les deux univers. Pour le combat clandestin que j’aime beaucoup, j’ai utilisé la Fuji 500 Daylight, en travaillant avec des tubes fluos industriels (+ 13 en vert au thermocolorimètre Minolta) sans correction aucune.

Au moment où nous parlons du travail de l’assistant opérateur, je tiens à saluer celui de mon assistant Patrick Ghinringelli qui a vraiment travaillé sans filet, sans appareil de surveillance et autre machinerie infernale, et surtout dans la plus belle tradition du rapport à l’acteur que nous avons tous connu.
Je veux remercier mon étalonneur Bruno Patin pour le travail qu’il a effectué en mon absence et André Labbouz, directeur de postproduction de Gaumont, indispensable et chaleureux, toujours présent sur les films dont il s’occupe. Merci aussi à Olivier Chiavassa.

Je crois que le film possède quelques belles scènes et je trouve Yann Tregouêt, dans le rôle du jeune boxeur, très convaincant. N’ayant aucun recul sur le film, je vous laisse juge. »

Équipe

Assistant caméra : Patrick Ghinringelli
Etalonneur : Bruno Patin
Directeur de postproduction : André Labbouz, Gaumont

Technique

Matériel caméra Panavision-Alga
Caméras Aaton et Millenium
Optiques Primo
Pellicules : Kodak 5279 et 5284, Fuji 500 Daylight

Matériel électrique et machinerie TSF
Laboratoire Eclair