Avec Jean-Jacques Beineix disparait un cinéaste qui a marqué son époque grâce à une esthétique dérivée de la publicité qui se pratiquait dans les années 1980.
Le cinéma provoque parfois des rencontres percutantes et des ruptures brutales. Ma rencontre avec Jean-Jacques Beineix a eu lieu en 1980 pour le tournage de Diva et a été suivie d’une réelle amitié pendant plusieurs années, jusqu’à ce que les projets des uns et des autres en aient raison, comme cela se passe souvent dans notre métier.
Bernard Gemähling, chef électricien, nous a quittés, le 26 octobre dernier, à l’âge de 67 ans, après un long combat contre la maladie. Plusieurs membres des équipes qui ont travaillé à ses côtés témoignent.
Le monde de l’image de cinéma est en deuil, à la suite d’un accident qui a coûté la vie à la directrice de la photographie d’origine ukrainienne Halyna Hutchins, jeudi 21 octobre 2021, à l’âge de 42 ans, sur le tournage du western Rust, de Joel Souza, au Nouveau Mexique (États-Unis). Étoile montante au talent prometteur et à la personnalité attachante, son travail a été remarqué sur Darlin’, de Pollyanna McIntosh (2019), Blindfire, de Michael Nell, et Archenemy, d’Adam Egypt Mortimer (2020). Les pensées des directrices et directeurs de la photographie de l’AFC vont à sa famille et à ses proches. Hommage lui soit rendu !
Quand on rentrait dans la famille, il y avait les parents, chacun choisissait le sien, François Truffaut, Jacques Rivette, JLG… Il y avait les tantes, Suzanne Shiffman, Lydie Mayas, les oncles, les neveux et les nièces. Jean-François était le neveu adoré, non pas fils adoptif, comme Jean-Pierre Léaud, il venait d’ailleurs, de son Jura natal et tant aimé, et des films de Cassavettes et John Boorman.
Dans un article publié le 19 juillet 2021 sur le site de l’ASC, "In Memoriam : Willy Kurant, ASC, AFC (1934-2021)", John Bailey, ASC, rend hommage à son ami et connaissance de plus de 50 ans. Après avoir retracé en partie sa vie et sa carrière, le directeur de la photographie reconnaît que la singulière dévotion de Willy Kurant à son art aura été pour lui une balise, et qu’une fois ce dernier parti, la chatoyante lumière irradiée par son travail demeure encore vive.
Né le 1er octobre 1927 à Livry-Gargan, de parents d’origine russe. Son père était né à Krisilo (aujourd’hui en Ukraine) et sa mère à Vitebsk (aujourd’hui en Biélorussie). Ils s’étaient connus à Odessa avant de venir s’installer en France, en 1911, où ils obtiendront la naturalisation en 1928. Jean-Bernard Penzer avait étudié le cinéma à l’école de Vaugirard entre 1945 et 1947 (dans la même promotion que Jean Boffety, Pierre Tchernia, Georges Leclerc, René Mathelin et Georges Dufaux) avant de travailler comme assistant opérateur entre 1947 et 1955.
J’ai toujours trouvé assez vain ces rubriques qui sont souvent un apitoiement sur le "bon vieux temps", mais en complète contradiction avec moi-même, j’ai accepté de rédiger cet hommage à Jean Penzer pour trois raisons : c’est un ami pour lequel j’ai le plus profond respect ; la demande vient de Marc Salomon pour l’AFC, personne et association qui contribuent au développement du cinéma et de notre culture, ce qui n’est pas rien ; et enfin, pour que la mémoire d’un directeur de la photo de grand talent perdure si possible par cet écrit.
Nous avons appris avec tristesse de décès du directeur de la photographie Pascal Poucet, survenu vendredi 21 mai 2021, à l’âge de 73 ans. Ayant eu des relations fréquentes avec le monde artistique tout au long de sa vie, son travail cinématographique aura accompagné avec justesse et loin des sentiers battus l’œuvre d’auteurs dont il a croisé, et suivi un temps pour certains, le chemin.
A la suite du récent décès de Pascal Poucet, le réalisateur Sébastien Lifshitz, dont quatre des films ont été accompagnés à l’image par le directeur de la photographie, a fait parvenir à l’AFC un texte dans lequel il témoigne de quelques-unes des aventures de cinéma qu’ils ont vécues ensemble. Ils ont pu, au fil des années, partager les vicissitudes d’un tournage chaotique ou encore, par exemple, leur amour de la photographie américaine.
Willy Kurant nous a quittés le 1er mai, à l’âge de 87 ans. Venu du reportage TV, caméra 16 ou 35 mm à la main, passé quelques mois par les studios de Pinewood à Londres avant de rejoindre la France où il démarra sa carrière de directeur de la photographie dans la mouvance de la Nouvelle Vague, Willy Kurant excellait dans des registres pourtant diamétralement opposés : de Trans-Europ-Express (façon reportage, sans éclairage sinon parfois une Flood dans un parapluie blanc) à Charlotte For Ever (violentes directions de lumière et puissants contre-jours qui transpercent la pénombre).
La personnalité de Willy Kurant, parti le 1er mai 2021, ne laissait pas indifférent, aussi bien celles et ceux qui l’ont côtoyé dans la vie professionnelle ou que sa photographie aura marqués ou influencés que les personnes qui ont travaillé auprès de lui sur ses tournages. Nous proposons ici de lire quelques témoignages, ceux de Michel Baudour, SBC, Jean-Noël Ferragut, AFC, Eric Gautier, AFC, Jimmy Glasberg, AFC, Agnès Godard, AFC, Gilles Henry, AFC, Jean-Paul Meurisse, Jean-Paul Toraille et Eric Vaucher.
Nous avons appris avec tristesse la disparition de Jean Penzer, survenue le 20 mai 2021, à l’âge de 93 ans. Formé à l’école de Vaugirard juste après la guerre, il était passé par l’assistanat et le court métrage avant de démarrer sa carrière de directeur de la photographie en 1959 grâce à Philippe de Broca (Les Jeux de l’amour), qu’il retrouvera à plusieurs reprises, tout en collaborant, entre autres, avec Alex Joffé, Philippe Labro, Bertrand Blier, Chantal Akerman, Jacques Demy... Membre d’honneur de l’AFC depuis 2007, il avait reçu le César de la Meilleure photographie en 1986 pour On ne meurt que deux fois, de Jacques Deray.
Nous avons appris avec une profonde tristesse la nouvelle du décès du directeur de la photographie Willy Kurant, AFC, ASC, survenu à Paris samedi 1er mai 2021, dans sa quatre-vingt-huitième année. Formé à la grande époque du reportage TV, s’étant lui-même qualifié de « chef de file du deuxième groupe de la Nouvelle Vague », opérateur éclectique et audacieux dont la carrière, en France et aux Etats-Unis, s’est déroulée sur quelque soixante ans, son travail aura été remarqué sur des films de cinéastes aussi divers qu’Agnès Varda, Jean-Luc Godard, Jerzy Skolimowski, Orson Welles, Serge Gainsbourg, Maurice Pialat ou encore Philippe Garrel, plus récemment.
Les directrices et directeurs de la photographie de l’AFC, aux côtés des associations de techniciennes et techniciens du cinéma et de l’audiovisuel, partagent la douleur des familles et proches de Morvan Omnès, Milo Omnès, son fils, et Hervé Ribatto, victimes d’un tragique accident de la route qui leur ont coûté la vie. Et leur témoignent leur amicale sympathie, leurs pensées allant par ailleurs à Timothée Anciaux, machiniste, grièvement blessé lors de l’accident.
Nous avons appris par la Ficam la nouvelle du décès de Michel Thévenet, survenu le 12 avril 2021, des suites d’un cancer, à l’âge de 87 ans. Figure emblématique des laboratoires cinématographiques français durant le dernier quart de siècle, il a contribué, à la direction du laboratoire Telcipro, fondé en 1978, à promouvoir avec succès l’emploi du format Super 16 pour les tournages des fictions TV et son gonflage en 35 mm pour les films à faible budget destinés aux écrans de cinéma. Jean-Pierre Neyrac, qui a dirigé, entre autres activités, le laboratoire Centrimage, retrace ici, par amitié pour l’AFC, des éléments de sa carrière et l’historique de Telcipro.
Nous avons appris avec tristesse la nouvelle du décès de Michel Kharat, chef opérateur du son, emporté par le Covid-19, jeudi 1er avril 2021, à l’âge de 71 ans. Avec sa disparition le monde du cinéma perd un technicien hors pair, reconnu et apprécié de tous – collègues du son et de l’image, comme des réalisateurs –, pour ses qualités humaines et professionnelles, un monde qu’il quitte prématurément, après 50 années d’une carrière non seulement bien remplie mais particulièrement exemplaire.