In memoriam

Blier est parti. Fini, la rigolade ! Quand un réalisateur disparaît, il est d’usage d’en dire tout le bien qu’on en pense et rien d’autre. A ma grande surprise de nombreux médias ont choisi de ressortir à son sujet, de vieilles polémiques, des mauvaises querelles, venues de gens qui n’avaient rien compris, ou ne voulaient pas comprendre. C’est bon signe, cela prouve que Blier dérange encore.

Les directeurs et directrices de la photographie de l’AFC ont appris avec une grande tristesse la nouvelle du décès de Mireille Aranias, agente artistique ayant représenté nombre d’entre eux, survenu le 21 décembre 2024 à l’âge de 82 ans. Dans la suite de cet article, Laura et Yannis, ses enfants, lui rendent l’hommage qui lui est dû, suivi de témoignages personnels.

L’AFC a appris avec la tristesse la disparition récente de Denis Auboyer, industriel et entrepreneur, personnalité reconnue du monde des industries techniques du cinéma et de l’audiovisuel. Il avait créé et/ou dirigé plusieurs sociétés, dont Digimage, en son temps membre associé de l’AFC.

Stéphane Pozderec, ancien délégué général du SNTPCT (Syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique et de télévision) nous a quittés le 19 novembre 2024, à l’âge de 85 ans. Dans un communiqué, les présidents, le conseil syndical et tous les membres du SNTPCT « ont salué la mémoire de celui qui a conduit la destinée de leur organisation depuis mars 1974 jusqu’à 2019, et lui a rendu et préservé dans toute sa dimension sa qualité de syndicat professionnel ».

Nous avons appris la triste nouvelle du décès du chef électricien Claude Hirsch, survenu le mercredi 23 octobre 2024 à l’âge de 68 ans. Après avoir débuté auprès de Jean-Claude Larrieu, AFC, il aura accompagné, quarante années durant et pour ne citer qu’eux, le travail à la lumière de Dominique Le Rigoleur, AFC, Bertrand Chatry, AFC, Thierry Arbogast, AFC, Jean-Paul Meurisse, Jean-Pierre Sauvaire, Gilles Henry, AFC, ou encore Eric Gautier, AFC. Qui l’aura côtoyé gardera en mémoire son attachante personnalité et ses grandes qualités, tant humaines que professionnelles. Quelques amis et connaissances témoignent...

Nous avons appris la disparition du chef opérateur britannique Dick Pope, BSC, le 22 octobre 2024, à l’âge de 77 ans. Fidèle collaborateur de Mike Leigh, avec lequel il aura tourné douze films entre 1990 et 2024 (19 si l’on compte les films courts et spots publicitaires), il avait été nommé à deux reprises pour l’Oscar de la photographie avec L’Illusionniste (Neil Burger), en 2007, et Mr. Turner (Mike Leigh), en 2015, et remporté deux fois la Grenouille d’or au festival Camerimage, en 1996, avec Secrets et mensonges, et en 2004, avec Vera Drake, de Mike Leigh.

Mai 2005, un producteur me propose d’adapter au cinéma les droits d’un livre qu’il a acquis. La couverture représente de jeunes militaires français qui traversent un cours d’eau avec des sacs à dos, au coucher de soleil. Ça s’appelle "Indochine Camps 107". L’auteur est Dominique Chapuis.

Dans Little Big Man, le vieux chef indien, Peau de la Vieille Hutte, monte sur la colline parce qu’il décide que c’est un beau jour pour partir, mais… il rate sa sortie. Et il reporte à plus tard. Parce que, dit-il : « Parfois la magie fonctionne et parfois elle ne fonctionne pas ». Sauf que toi, cher Willie, tu as réussi ton coup. Et franchement, c’est pas cool.

Et le temps où tu disais : « Gaz ! », un bandana vissé sur ton front, retenant tes cheveux longs tel un chef indien prêt à défendre tes équipes, ton territoire, et la qualité du film en cours, maîtrisant ton destrier, ton cheval de fer, pour aller rejoindre un plateau de tournage, les équipes de tournage, ceux qui font le cinéma, des centaines, et toute ta bande, pour n’en citer que quelques-uns, souvent Michel Galtier, la caméra à bout de bras, des heures durant, tout restera gravé à tout jamais dans nos mémoires.

Jeudi 26 septembre, la soirée de clôture de la 13^e édition du festival De l’écrit à l’écran, que j’ai fondé à Montélimar, présentait en avant-première mondiale le film Saint-Ex, de Pablo Agüero, devant 1 200 spectateurs. J’ai choisi de dédier cette soirée à Pierre-William Glenn.

Si Pierre-William n’avait pas un jour imaginé l’AFC sur une nappe en papier en compagnie d’Henri, Raoul, Ricardo, Georges, Robert, Alain et Denis, nous ne nous nous serions sans doute jamais rencontrés avec Vincent, Agnès, Carlo, Nathalie, Romain, Sarah, Eric, Pascale, Jean-Noël, Claude, Jean-Marie, Elin, Michel, Marie, Marc, Caroline et tous les autres que je ne peux citer dont beaucoup sont présents aujourd’hui... L’AFC, c’est un "Collectif" et cette notion de "Collectif", Pierre-William y tenait beaucoup, beaucoup, beaucoup...

« Ah ! dis donc. C’est bluffant. » C’est ça ce que tu dirais Pierre-William en voyant tout ce monde rassemblé et recueilli ici pour te rendre hommage, ta famille et ta famille d’amis. Tu as touché la vie de chacun d’entre nous.

Nous avons appris avec beaucoup de tristesse le décès de Pierre-William Glenn, survenu dans la nuit du 23 au 24 septembre, à la La Maison nationale des artistes, à Nogent-sur-Marne. Membre fondateur de l’AFC, il en fut le président de 1997 à 1999, puis président d’honneur, il fut aussi président de la CST de 2002 à 2018 et co-dirigea pendant quinze ans le département Image de La Fémis où il ne contribua pas peu à former plusieurs générations de jeunes directrices et directeurs de la photographie.

Nous avons la tristesse d’apprendre le décès, le 25 juillet dans sa quatre-vingt troisième année, du directeur de la photographie danois Andréas Fischer-Hansen, DFF. Francophile, il était un grand ami de l’AFC et ne manquait pas de nous visiter à l’occasion de manifestations que nous organisions : Micro Salon, Festival Caméflex, IAGA Imago 2012 et beaucoup d’autres réunions.

Les directeurs et directrices de l’AFC ont appris avec tristesse le décès du chef électricien Marc Bruderer, survenu dimanche 7 juillet 2024 à l’âge de 60 ans des suites d’une longue maladie. Celles et ceux qui l’auront côtoyé et travaillé avec lui garderont le souvenir d’un grand professionnel, aux qualités humaines certaines et au sens de l’humour apprécié. Hommage lui soit rendu !

J’aurais préféré que Laurent ne fasse pas la une de Libération au lendemain du 25 avril. J’aurais préféré ne pas lire le bel article de Didier Péron lui rendant hommage, ne pas voir le beau regard sombre, intelligent et déterminé de Laurent sur cette photo en première page.
Comment dire la tristesse immense ? Comment dire ce chemin que nous avons fait ensemble depuis le premier court métrage en 1994 jusqu’à ce dernier film, Arthur Rambo, mal compris par le public. Comment dire cette connivence qui nous a unis pendant quarante ans. Quarante ans d’amitié et de cinéma.

Ce jeudi 11 avril 2024, Laurent Desbruères, coloriste, nous a quittés. Il est difficile d’oublier son sourire lorsque l’on pénétrait dans sa salle d’étalonnage. En tant que directeur de la photo, quel que soit le projet, on ressentait toujours chez lui le vrai plaisir qu’il avait de parfaire l’image avec nous. J’ai travaillé avec lui pendant plus de 22 ans.

Nous avons appris avec tristesse le décès du directeur de la photographie Dominique Brabant, survenu le jeudi 4 avril 2024, à l’âge de 76 ans, des suites d’une maladie à laquelle il faisait courageusement face depuis plusieurs années. Ayant à son actif une centaine de films, tous genres et longueurs confondus, très aimé de tous ses assistants, ce grand cinéphile et passionné laissera à celles et ceux qui l’auront côtoyé le souvenir d’un être hors du commun, de par, entre autres qualités humaines, sa bienveillance, son calme, la confiance qu’il inspirait dans son travail, sa générosité, sa grâce et bien sûr son talent.