Lors des obsèques du directeur de la photographie Jean-Jacques Bouhon, AFC, vendredi 8 octobre 2017 au cimetière du Père-Lachaise, Jean-Noël Ferragut, AFC, a témoigné de la longue amitié qui les liait en lisant le texte qui suit.
Lors des obsèques du directeur de la photographie Jean-Jacques Bouhon, AFC, vendredi 8 octobre 2017 au cimetière du Père-Lachaise, des anciens étudiants du département Image de La fémis ont témoigné de leur reconnaissance envers lui en lisant les textes suivants.
J’ai connu Jean-Jacques Bouhon en 1981, dans une école privée où il venait nous encadrer (en alternance avec Jean-Noël Ferragut) sur des exercices de tournage en Super 16, sous forme de petits courts métrages. C’était pour nous le premier et unique contact avec la réalité du travail de prise de vues où notre "soif de pellicule" se confrontait enfin aux contraintes de la mise en scène et des décors.
Nous avons appris avec grande tristesse le départ de Jean-Jacques Bouhon. A maintes reprises ces dernières années, nous avons pu apprécier l’exigence, la rigueur, et la générosité de Jean-Jacques à travers ses films bien sûr, mais aussi en tant que dévoué membre de l’AFC notamment à l’occasion du Micro Salon où Jean-Jacques a toujours été un interlocuteur précieux.
Jean-Jacques Bouhon. Une étoile brillante. Une queue de comète éblouissante. Il est allé rejoindre l’encre du ciel où il s’est éteint, pour toujours. Nous allons le regretter. Je vais le regretter.
Alors que la Cinémathèque française projettera en avant-première son dernier film, Peau d’âme, le 20 octobre prochain, dont Jean-Jacques Bouhon, AFC, signe l’image, le réalisateur Pierre Oscar Lévy rend hommage au directeur de la photographie disparu le 27 septembre et aux vingt-deux ans de collaboration qui les ont reliés.
Les directeurs de la photographie de l’AFC ont la profonde tristesse de faire part du décès de leur confrère et ami Jean-Jacques Bouhon, AFC, survenu mercredi 27 septembre 2017 des suites d’une grave maladie, à l’âge de soixante-dix ans. A côté de son travail photographique – du cadre de 3 hommes et un couffin, de Coline Serreau, aux images de La Vérité si je mens, de Thomas Gilou, en passant par celles de Lune froide, de Patrick Bouchitey, ou de La Soule, de Michel Sibra –, et de ses grandes qualités humaines, Jean-Jacques aura beaucoup œuvré au sein de notre association, du département Image de La fémis et de la CST.
Marie-Josèphe Yoyotte, chef monteuse, nous a quittés le 17 juillet dernier à l’âge de 87 ans. Elle a marqué le cinéma français avec une imposante filmographie et trois César récompensant son travail. Lire ci-après un témoignage de Dominique Gentil, AFC, suivi d’un article, publié dans Le Monde du 1er août, où Mathilde Dumazet lui rend hommage en retraçant sa carrière.
De nombreux hommages ont été rendus à Jeanne Moreau, comédienne, actrice, chanteuse, réalisatrice, rappelant ainsi à notre mémoire combien sa figure iconique aura illuminé, pendant près de soixante ans, la scène et le cinéma français. Se joignant à ce concert de louanges venues du monde entier, le directeur de la photographie John Bailey, ASC, témoigne à sa manière du souffle de vitalité qu’elle n’a cessé d’apporter sur nos écrans.
Manuel Pradal, réalisateur de Marie baie des Anges (image de Christophe Pollock), Un crime, La Blonde aux seins nus et Tom le cancre (trois films photographiés par Yorgos Arvanitis, AFC), et Benoît Brisefer (image Antoine Roch, AFC), est décédé des suites d’une longue maladie, samedi 13 mai 2017 à Paris, à l’âge de 53 ans. Nathalie Coste-Cerdan, directrice générale de La fémis, et Yorgos Arvanitis témoignent.
Avec la disparition de Michael Ballhaus, ASC, survenue à Berlin mardi 11 avril 2017 à 81 ans, la photographie de cinéma perd l’un de ses plus talentueux artisans. Chef opérateur de Rainer Werner Fassbinder, Martin Scorsese, Francis Ford Coppola ou encore Mike Nichols, entre autres réalisateurs, il n’aura eu de cesse, pendant près de quarante ans, d’expérimenter pour chacun des films qu’il a photographiés un style bien souvent novateur. Qui aura vu Le Mariage de Maria Braun, tourné à ses débuts, aura gardé en mémoire quelques belles prises de risque, un signe distinctif des grands cinéastes.
Même s’il est plutôt rassurant, en un sens, de sentir que l’on n’est pas seul au monde, il est plus troublant, inversement, de constater que le nom d’un métier que l’on croyait unique est partagé par d’autres secteurs d’activité. C’est le cas de directeur de la photographie, comme le rappelle à notre mémoire la nouvelle du décès, le 1er mars 2017 à soixante-quinze ans, de Claudine Maugendre.
Anouk Bellanger est la dernière compagne de Jacques Monge. C’est dans le cadre de son travail de recherche que, doctorante en études cinématographiques à l’UFR d’Arts, Lettres et Communication de l’université de Rennes, elle rencontre Jacques en préparant une thèse sur les "Plis et déploiements des espaces filmés. Pour une cartographie et une modélisation de l’espace filmique traversé", et s’intéresse à la prise de vues architecturale.
Les plus grands opérateurs Steadicam qui avaient côtoyé Jacques nous ont fait parvenir de chaleureux messages. Ses amis Garrett Brown - l’inventeur du Steadicam® -, Chris Fawcett, Dan Kneece, Ruben Sluijter, Alessandro Brambilla, mais aussi Jack Churchill, frère de Ted Churchill, les Français Loïc Andrieu, Philippe Bordelais, Jake Russell – opérateur que Jacques a formé ces dernières années et qui a cadré Steadicam Paradox(e), de Frédéric Ducomet-Boquier – rendent hommage à celui qui n’a jamais cessé de former, conseiller et soutenir des opérateurs Steadicam passionnés, aujourd’hui parmi les meilleurs, dont son propre fils, Valentin. Régis Prosper, de Cartoni France, importateur actuel du Steadicam et membre associé de l’AFC, se joint à eux pour témoigner.
Si nous avons chacun un objet et que nous les échangeons, nous demeurons chacun avec un objet. Si nous avons chacun une idée et que nous les échangeons, nous avons chacun deux idées. Cet aphorisme chinois définit Jacques assez fidèlement.